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An . 120?. lui }parceque {¿s troupes manquoient de vivres. Ce-
Mvfr ,f. ji. pentJant:|es AllemaiTS prirent querelle avec les Romains,
tant pour quelques dépenfes dont les Romains
demandoient le rembourfemenc à l’empereur, que
pour les mauvais traitemens qu’ils avoient reçus des
Allemans. Ils en vinrent aux mains, plufieurs Alle-
mans furent tuez, ôc l’empereur prétendit avoir perdus
en cette occafion onze cens chevaux.
©ïtoJfebroaii- Auffi fe brouilla-t’il bien-tôc avec le pape. Caries
icavec îc pape, jyfagjflrats des villes d’Italie lui firent entendre qu’il
gtief,tM.*n. avoit été furpris quand il avoit promis de rendre les;
terres de là comtefîe Matilde, ôc que les papes avoient
abufé de la foiblefîè ôc du grand âge de cette prince%
fe, pour ce faire donner ces domaines. Ainfi l’empereur
Octon , nonobftant fes fermens, refufa de les-
rendre , & attaqua les terres du roi de Sicile, prétendant
que la Poiiille apartenoit à l’empire. Le pape le
fit avertir par l’archevêque de Piffe ôc pard’àutres prélats,
de garder fes fermens ôc rendre juftice à l’églifc :
mais ces avertiffemensfurent inutiles.Carl’empereur
Matth.Tanf prétendoitobferver un premier ferment qu’il avoit
fait,de conferver ôc faire valoir les droits de l’empire;
ôcil foûtenoitque tandis qu’il étoit vacanc,le pape-
ôc leroi de Sicile avoientufurpé plufieurs terres qui
lui appartenoient; Enfin les affaires s’aigrirent à tef
poinr, que le pape Innocent excommunia l’empereur
Otton dès l’année fuivante 12 10 . ôc comme Otton
n’en étoit que plus animé contre le pape, ôc arrêtoit
ceux qui voûtaient aller à Rome .pour quelque affai-
re que ce fur; le pape déclara tous fes fujets abious
du ferment de fidélité: défendant fous peine d’excommunication,
de le reconnoître pour empereur.
L i v r e s o i x a n t e - s e i z i e ’me. 1C9'
Tel fut le fruit deis mouvemens que le pape s’etoit
donnez pendant dix ans pour faire arriver ce prince
à l’empire.
L’excommunication de l’emperereur augmenta notablement
la haine du roi d’Angleterre contre le pape,
qui l’avoit déjà excommunié lui-même.Il y avoit
près de deux ans que l’interdit duroit en Angleterre,
ôc qu’à cette occafion le roi Jean exerçoit une violente
perfecution contre les ecclefiaftiques ôc même
contrequelqueslaïques. Dèsledoüziéme de Janvier
1209. le pape avoit donné commiffion aux trois évêques
de Londre,d’Eli ôc de J/orcheftre de dénoncer
ce prince excommunié,.fi danstroismoisil ne fatif-
faifoic àfég life , fuivanc les offres qu’il avoit faites
par l’abbé deBeaulieu,.Ces trois évêques, qui étoient
forcis d'Angleterre à caufe de l’interdit, commirent
àleu s confrères,qui y écoientdcmeurez,l’execution
de.lafentcnce du pape,mais ceux-ci ri’oferent la publier.
Néanmoins en peu de tems tout le monde en-
"eut connoifTance, eniorte que dans lesruës ôc les places
publiques chacun fe difoit tous bas que le roi étoit
excommunié. Gëofroi archidiacre de Norvic étant
àOüeftminfter occupé aux affaires de l’efchiquier,,
commença à en parler tout bas à ceux qui y travail-
loientavec lui : difant qu’il n’étoic pas leur à des be-
neficiers de demeurer plus long-tems au fervice d’un
roifrapé d’anathême ; après quoi ilfe retira chez lui
fans congé. Mais le roi l’ayant fçû fit prendre l’archidiacre
, le mit en prifon chargéde fers Si revêtud une:
chape de plomb , donc le poids joint au manque de
nourriture le fit mourir en peu de jours.
Le roi Jean avoit auprès de lui un prétendu theo-
L l iij.
lu.
Le roi d’Angleterre
excommunié.
Aiatt.Tar. an»
12.8.9. fvp. ». 3.
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