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1 7 S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ble quand ils difoient qu’ils avoiénteù droit d’atti*
quer lesGrecs,parce qu’ils s’étoient iouftraits de l’o-
bédience du S. fiege , 8c n’avoient pas fecouru la terre
fainte, quoique admoncitez par le pape:ni quand
ils alleguoienc l’ufurpation de l’empereur Alexis fur
for. frere , car ils rç’avoient reçu aucun pouvoir de
vanger ces crimes. Le pape étoit donc fort embaraffe
de ce qu’il devoit faireen uneoccafion de cetteim-
portance. Mais en aïant meurement'délibéré , non
leulement avec les cardinaux, mais avecles évêques
8c les autres hommes capablesquife trouvoien t alors
auprès de lui en grand nombre.il prit le partid’aprou-
ver la conquête de C. P. comme il témoigna dans fa
reponfe au marquis de Montferrât. Ce prince écri-
vit au pape une lettre qui lui fut rendue par le cardinal
SoffredjOÙil difoitenfubftance:Je me fuis croi-
fé fincerement pour effacer lespechez de ma j euneife
& gagnerl’Îndulgence, avecdefleind’accomplir fi-
dellertient mon voeu. J ’ai pris la conduite du jeune
Alexisparle confeil du légat Pierre de Gapoüë&par
necefficé:parce qu’après laprife deZaral’arméc tour-
noit en Romanie pour chercher des vivres. Faifant
donc de neceflité vertu,nous avons eu pour leprinci-
pal objet de rendre fervice au S. fiege, 8c de faciliter
le fecours de la terre fainte ; 8c nous avons crû l avoir
fait en prenant C. P. fans effufion de fang , chaffant
l’ufurpateur., remettant le pere 8c le fils iur le trône^
& les ramenant fans contrainte à l’obéïifance du S.
fiege.Mais lors que nous nous préparions de tout notre
pouvoir à paffer en Syrie, les Grecs fuivant leur
perfidie naturelle, s’y fontoppofez parla fraude ,1c
feu 8c le poifon ; 8c nous ont forcé malgré nous à
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prendre C .P . Or après cette conquête miraculeufc, ’ , 7
nous n’avons rien fait qu’en vûë de réunir au S. fiege
l’églife Orientale ; 8ç nous attendons pour cet effet
vôtre confcil.Pour moi quin’ai prislacroix que pour
l’expiation de mes pechez 5c non pour pecher avec
plus de licence fous pretexte de religion : je me fou-
mets entièrement à vos ordres. Enforte que fi vous
jugez que l’état prefent de la Romanie 8c le féjour
que j ’y puis faire foit utile au S. fiege8c à la terre fainte
8c à mon falut : je ne refufe ni les périls ni les travaux.
Autrement n’ayezégard ni auxbiens ni auxdi-
gnitez que j ’y poflede : mais ordonnez-moi ce qui
peut mieux me mettre à couvert de la colere du fou-
verain juge. Telle fut lalettedu marquis Boniface.
Le pape répondit: Vous avez prévenu les reprè-
ohes que l’on peutfaire aux croifez.Car n’ayant aucune
jurifdidion ni aucun pouvoir fur les Grecs, il
femble que vous vous êtesécartez fans fujet de la pureté
de vôtre voeu : prenant C. P. au lieu de repren-
drejerufalem, ôepréferant les richeffes terreftres aux
celeftes. Mais ce qui eft bien plus criminel, c’eft que
quelques- uns fans épargnerla religion,niâge,nifexe,
ont eommispubliquement toutesfortesd’impuretez:
expofant à l’infolence des valets, non feulement les
femmes mariées 8c les veuves,mais les filles 8c les re-
ligieufes. Et non contens d’avoir épuifé les trefors de
l’empereur 8c pillé les grands 8c les petits : vous avez
porté vos mains fur les trefors des églifes,enlevant
des autels, des tables d’argent, profanant les fan-
étuaires, emportant les croix, les images 8c les reliques
: enforte que les Grecs,quelques mauvais traite-
mens qu’ils iouffrent, ne peuvent fe refoudre à rei
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