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462 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq u e .
départ du couricr , & priant inftamment le pape
d’envoyer du fecours. Pendant ce fiege & le neuvième
de Juillet arriva une éclipfe de lune que les Chrétiens
& les Mufulmans tirèrent de part & d’autre à
leur avantage. Pour fatisfaire aux prières des aflie-
geans , le pape écrivit à Genes, à Venifc & aux autres
ports d’Italie , tant aux croifez François, Allc-
mans & autres, qu’aux évêques & aux magiftrats des
lieux, que tous les croifez allaifent droit à Damiete
& s’unifient enfemblc pour la conquête de l’Egypte :
car bn n’efperoit pas moins du bons fuccès de ce fiege.
L ’arrivée du légat Pelage à Damiete fit un effet
contraire à celui qu’en avoit attendu le pape, qui é-
toit la réunion des efprits. Car le roi de Jerufalem
avoit jufques-là commandé l’armée : mais le légat
dans une conférence qu’il eut avec ce prince foûtint
que c’étoit lui qui devoit commander , puifque c’é-
toit 1 eglife qui avoit réglé le paffage des croifez,
qu’ils n’étoient point dépendans du roïaume de Je rufalem.
LcroidiÎfimula,maisil nclaiflapas d’agiren
maître , & toute l’armée fe trouva divifée d’affedtion
entre lui & le Jégat. Le fiege de Damiete dura tout
le refte de cette année 1218. & jufqu’au piois de N ovembre
de l’année fuivante.
Pendant ce fiege & au mois de Septembre 11 1S .
l’an 6i j . de l’Hegirc mourut le Sultan d’Egypte fre-
re de Saladin que nos auteurs nomment Safadin &
que les Arabes nomment Melic-efAdel Aboubecre
fils de Job. Il vécut foixante& treize ans ,& en régna
dix-huit: il laiffa quinze fils dont faîne Melie-el-
Camçl fut Sultan d’Egypte, & fix autres partagèrent
la Syrie, bios Latins nomment Çamel Meledin ; ^
Honor.lib. l i l i
Ep- IJÍ.
L i v r e s o i x a n t e -d i x -h u i t i e ’m e . 463
Coradin fon frere Moaddam Sultan de Damas grand 7“ “
guerrier : la mort d’Adel caufa de la divifion éntre ’ 1 1
les Mufulmans, & releva les efperanccs des Chrétiens.
On porta des plaintes au pape contre Jean de
Brienc roi de Jeruialcm & contre les Templiers &
les Hofpitâliers , que l’on accufoit de tourner à leur
profit les grandes fommes que l’on envoyoit d’Europe
pour les frais de la croifadc. Mais le patriarche,
le légat, le duc d’Autriche & les autres feigneurs
écrivirent au pape que c’étoit une calomnie ; &
qu’au contraire le roi & les chevaliers des deux ordres
avoient épuifé leurs trefors pour fournir à la
dépenfe du fiege de Damiete. C ’eft potyquoi le
pape ordonna au légat & au patriarche de publier
leur innocence ; & écrivit aux évêques de France , m.ip. IJS
d’Angleterre & de Sicile qu’ils diffipaffent cette calomnie.
Au refte le roi de Hongrie rendit vers ce
même temps un témoignage avantageux aux Hofpi-
taliers de faint Jean de Jerufalem dans une donation
faite à leur profit, où il parle ainfi : Etant logé chez
eux j’y ai vû nourrir chaque jour une multitude innombrable
de pauvres , les malades couchez dans
des lits & traitez avec foin , les morts enterrez avec
la décence convenable. En un mot les chevaliers font
occupez tantôt à la contemplation comme Marie ,
tantôt à l’aétion comme Marthe, & fur-tout à combattre
les ennemis de la croix ; ç’eft ce qui attira
deflors à ces chevaliers tant de bienfaits par toute la
chrétienté
Ap. Hort- I I . £/>. 1115. Ratn»
n. 16.
X V1
onde
Geraud archevêque de Bourges voyant les fre- Canoni&tí
quens miracles qui fe faifoient au tombeau de faint Bourg«.'
S. Guillaume tic