
A n .12,07.
XXXVI.
Martyre de ’
pierre de Caf-
telnau.
fàft’ J g Ct 3,
M b . C .ifè y
c, 8.
Cbron. S. Mar«
£utif,qn^n 08.«
'ij'S H i s t o i r e 'E c c l e s-i a s t i-qii-e.
confifquez, & la maifon où on l ’aura retiré ábattí£
fans que perfonneofela rebâtir.Leurscroyans&leurs
fauteurs feront punis par la confifcation du quart de
leurs biens; s’ils retombent, ils feront chaffez des
lieux fans y pouvoir re v en ir, finon par ordre du pape.
Ils .ne feront point oüis en juftic e, onne recevra
point leurs offrandes, on ne leur adminiftrera point
les lacremens ni lafepukure ecclefiaftique : ils feront
incapables de toutes charges publiques. Cette confti-
tution fera -inférée dans les ftatuts des ville s , & les
magiftrats en jureront tous les ans l’obfervation.
La memeherefiefubfiiloit toujours en Languedoc ’
loutenuë principalement par la proteétion de R a i!
mond comte de Touloufe. L e ‘légat du papePierrede
Caitelnau moine de Cifteaux étoit allé en Provence
pour reunir ía nobleffe du païs, & ayeclefecoursde
ceux qui auroient juré la p a ix , purger d’heretiques la
province de Narbonne. Le comte de Touloufe s W
pola a cette paix: jufques à ce qu’il fût contraint à
1 accepter, tant par les guerres que lui firent les nobles
deProvence excitez par Pierre de Caitelnau, quepar
1 excommunication qu’il publia contre lui. Le comte
Kaimond jura donc la paix, & plufieursfois : mais il
ne 1 obferva pas; & Pierre de Caitelnau lui reprocha
en tace ces parjures avec uncourage intrépide. Auifi
° Î n/rd e ç ra in d re Iam o rtild iio it: L’affaire de J .C . ne
reuilira jamais en ce païs, jufqucsàce que quelqu’un
de nous autres prédicateurs meure pour la défenf®
de la f o i ; & Dieu veuille que je fois la première v ie ,
time du perlecuteur.
Enfin le comte de Touloufe appella les légats à
S. Çilles en P rovence, promettant de lesfîtisfair.e %
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tfoüs les chefs dont il étoit accufé. Comme ils lui don? ■"¿, , I 1 0 7-
noient des avis falutaires, tantôt il témoignoit les-
bien recevoir , tantôt il les rejettoit abfolument &
lorfqu’ils voulurent feretircr de la v ille , il les menaça»
publiquement de mort: difant que quelque chemin;
qu’ils priffent par terre ou. par eau il lesferoit épier
foigneufement. L’abbé de S. Gilles , les. confuls ⩽
bourgeois', n’ayant pû adoucir la fureur du comte,,
conduifirent malgré lui les légats, juiques aubord du.
Rône avec une efeorte de gens armez. Ils y couchèrent.,
& avec eux- logèrent deux hommes du comte,
qui leur étoient inconnus. Le lendemain matin les-
légats ayant dit la meffe à leur o rd in a ire ,ic prépar-
roient à paffer la riviere, quand un de ces inconnus
donna un coup de lance à Pierre de Caitelnau au bay»
des côtes. Pierre le regarda & dit : Dieu veuille vous;
le pardonner comme je vous le pardonne, ce qu’il»
sepeta plufieurs fois; 8c mourut peu après en priant:
avec ferveur-i on raportafon corps à S. Gilles , & on;
l’enterra dans le cloître du monaftere, d’où il fut e n -
iuite transféré dans l’églife..
Le pape ayant apris cette mort, écrivit une grande d , c ' 8;'
lettre adreffée à tous les feigneurs 8c les» chevaliers
dès provinces de Narbonne, d’A r le s ,. d’Embrun
d’A ix 8c d e v ien n e : où après avoir raconté le fait il
¡traite le deffunt de martyr, comme ayant répandu
Îbn fang pour la foi 8c pour la paix: 8c dit qu’il f e -
roit des miracles fi l’incrédulité des gens du païs ne;
l empechoit. Il ajouté-,qu’il a ordonné aux archevê—
ques & àleursfuffragans de redoubler leur zele poun
prêcher la foi 8c la paix,8c combattre rherefie;8cde:
dénoncer excommunié le meurtrier du S, homme.,,.