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Quelques-uns firent bien pis,prenant parti avec
le Grec Michaëlice révolté contre l’empereur Henri.
Il fe nommoit proprement Michel l’Ange Comne-
ne ôc étoit bâtard de Jean l’Ange fabaftocrator. A-
près la prife de C. P. il feignit d’abord de favorifer
les Latins, mais enfuite il fe rendit maiftre de la Thef-
fa lie ,d e l Epire & de l’ancienne Etoile , particulièrement
de Duras ôc de Lepante. Michaëlice avoit prêté
ferment de fidélité à l’empereur Henri ôc à Euf-
tache comte de Boulogne fon frere, à qui même il
avoit donné en mariage fa fille aînée:mais nonobf-
tant tous ces engagemens, ôc fans avoir déclaré la
guerre aux Latins, il prit en trahifon le coneftable de
l’empire avec des chevaliers ôc d’autres jufques au
nombre de cent : il en fit fouetter quelques-uns, en
mit en prifon, en fit mourir , entre-autres le conef-
table qu’il fit pendre avec fon chapelain. Enfuite
foûtenu par lefecoursde quelques Latins, il aifiegca
des châteaux de l’empereur Henri, brûla des villa-,
gesj Si fit couper la tefte à tous les prêtres Latins
qu’il put prendre, même à un évêque élu. D'autres
Latins avoient paffé au fervice de Théodore Lafca-
ris empereur Grec refidant àN icée, parce qu’il leur
donnoit de meilleurs apointemens que ne pouvoir
faire l’empereur Henri. C’eft ce que dit le pape Innocent
écrivant au patriarche de C. P. ôc il ajoute : Or
fi les Grecs recouvroient l’empire de Romanie, ils
empêcheroient le fe cours de la terre fainte, de peur
que ce ne fût une occafionde leur faire encore perdre
leur état. Veu même qu*avant que l’empire eût
paifé d’eux aux Latins , ils n’ont jamais voulu fe-
courir la terre fainte quelquepriere que nous leur en
ayons
L i v r e s o i x a n t e -s e i z i e ’ m e . z8t
ayons faite. Au contraire l’empereur Ifaac fit faire
une mofquée à C. P. en faveur de Saladin. Enfin s’ils
pouvoient chaifer les Latins, ilsdemeureroientplus
endurcis dans leur Ichifme. C ’eft pourquoi nous vous
mandons de défendre aux Latins ious peine d’excommunication
de donner fecours aux Grecs particulièrement
à Michaëlice contre l’empereur ou fes fu-
jets; ôc d’exhorter ce prince à leur donner des apointemens
convenables de peur que l’indigence ne les
contraigne à paiTer chez les Grecs. La lettre eft du
feptiéme de Décembre 12.10. On voit par plufieurs
lettres de cette année l’attention qu’avoit le pape à
mettre dans les métropoles de Romanie des archevêques
Latins ; ôc la peine que lui donnoient ces nouveaux
prélats, pour les empêcher d’entreprendre les
uns fur les autres, & de vexer ceux qui leurétoient
foûrrffs, principalement les Grecs..
Vers la fin de l’année precedente Raimond comte
de Touloufe alla trouver le roi de France , pour
faire confirmer les péages qu’il avoit établis : ôc
n’ayant pû l’obtenir, il alla au pape pour eifayerde fe
faire rendre les places que les légats avoient reçuës
pourfûreté de fes promeiTes. Comme il étoit artificieux,
il témoignoit au pape toute forte defoumif-
fion ôc une extrême humilité : mais le pape ne s’y
laiffa pas tromper ; il l’accabla de reproches, le trai-
taut d’incredule, de perfecuteur de la croix Ôc d’ennemi
de la fo i, ôc lui fit tant de confufion qu’il
étoit prefque au defefpoir ôc ne iavoit que devenir.
Toutefois le pape ne le voulut pas pouffer à bout,
de peur qu’il ne perfecutât plus violemment l’églife
dans la province de Narbonae: c’eft pourquoi il lui
Tome XF'T. N n
x i ir . ep. 16.
13 . i y. 1 6. 16 .
40. 4 1. 4 1.44.
LVIIV
Suite do l’affaire
des Albigeois.
HiFi. alb. c. 33.
Sup. n, 40.