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378 , H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vulgaire, en Italien, en Allemand, en François, en
Anglois, en Navarrois ou Bafque, & en Efpagnol j
ce qui parut un prodige inoüi depuis le temps des
apptres. Pour preuve de fa prétention il produiiît les
privilèges des papes Honorius II. Gelafe II. LuciusIR
Adrien IV , & Innocent III. ajoutant, qu’il avoit plu-
fîeurs autres titres : enfin il lut la fentence du cardinal
Hyacinthe légat d’Alexandre III. rendue en faveur
de Cerebrun archevêque deTolede contre Jean
de Brague. Après que Rodrigue de Tolede eut ainiî
parlé, l’archevêque de Brague, qui étoit prefent, dit
que n’aïant pas été cité fur ce fujet, il ne pouvoir pas
répondre ; & qu’il n’avoit point de çonnoiffanee de
la fentence du cardinal Hyacinthe.
Rodrigue répliqua : Saint pere, il ne faut pas s’étonner
fi l’archevêque de Brague dénie la citation
faite de votre part & la fentence du légat ; puifqpe
autrefois Bourdin fon prédeceifeur non-feulement
s'eft élevé contre l’églife Romaine , mais a été l’auteur
d’un fchifme, Là-deffus il raconta toute l’hif-
toire de l’antipape Bourdin , mais avec plufieurs mé-
prifes : car il nomme l’empereur Otton pour Henri,
& le pape Alexandre III. pour Califte II. & conclut
cette narration en difant : Si quelqu’un des afliftans
en doute, qu’il levé les yeux, & il verra cette hiftoire
peinte contre les murailles du lieu où nous fornmes,
Ils regardèrent, & trouvant tout comme Rodrigue
l’avoir dit,ilsloüerent fon efprit & fadoiftrine. Mais
que faifoit l’hiftoire de Bourdin pounla pnm^tie de
Tolede >
Le même jour l’archevêque de Compoftelle dit
en plein confîftoire : Saint pere, la demande du fei-
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gneur Rodrigue femble peu ferieufe,de prétendre
foumetrre maintenant à l’églife deTolede celle de
Gompoftelle fi ancienne & fi noble, bâtie en l’honneur
de l’apôtre faint Jacques parent de N. Seigneur,
qui le premier a prêché la foi en Efpagne, y a converti
une infinité de peuple, & dont le corps repofe
dans la même églife. Rodrigue répondit ; Je fôunaite
qu’on n’allegue point de plus fortes raifons contre
moi. Vous prétendez vous appuïer fur l’antiquité de
l’églife de Compoftelle, & cette antiquité n’eft que
de cent neuf ans f i l devoit dire cent moins neuf )
puifque ce fut le pape Califte, qui à là priere du
prince, du clergé 6c du peuple d’Efpagne, transfera
à Compoftelle l’an 11x4. le droit de métropole de
l’ancienne & fameufe cité de Merida, qui eft en la
puiffance des Sarafins : pour augmenter la dévotion
des pelerins qui vont à Compoftelle , où on croit
que le corps de faint Jacques eft enterré. Car juf-
ques à ce temps-là il n’y avoit qu’un très-petit oratoi-
ïe aü lieu où éft à prefent l’églife de Compoftelle.
L ’églife de Tolede eft donc plus ancienne, étant
fondée dès le temps de faint Eugene difciple de l’apôtre
faint Paul. C’eft ce qu’il eût fallu prouver; Rodrigue
continue: S’il attribue la nobleffe de fon églife a
l’invocation' de l’apôtre faint Jacques, l’églife de Tolede
porte le nom de la fainte Vierge, qui l’a même
honorée de fa prefence, quand elle fe rendit vifible
à faint Ildefonfe fon archevêque offrant le faint fa-
crifice. S’il dit que faint Jacques eft le premier qui a
prêché la foi en Efpagne : c’eft à ceux qui fçavent
l’écriture fainte à en rendre témoignage. J ’ai feule-
Kiept lû qu’il reçut le pouvoir de prêcher en Efpa-
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A n. Hb B
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n. 3 6.
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