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AN.12.02. bilans de Z a ra , dit-il, vouloientfe raporter à notre
jugement iur leur différend avec les Vénitiens;,
ôc n’ayant pas été écoutez ils pendirent des croix
autour de leurs murailles. Mais vous n’avez pas
laiffé d’attaquer leur v ille , au mépris du crucifié,
ôc les avez contraints à fe rendre: quoique le cardinal
Pierre nôtre légat eût expliqué à quelques-
uns d'entre-vous la teneur de notre défenfe , ôc
qu’enfin nos lettres vous euifent été prefentées publiquement,
Les Vénitiens ont renverfé à vos yeux
les murailles de cette malheureufe v ille , ils ont
dépoüillé les églifes Ôc ruiné les bâtimens, ôc vous
avez partagé les dépouilles avec eux. Il conclut en
leur défendant de ruiner Zara davantage, ôc leur
ordonnant de procurer au roi de Hongrie la refti-
tution de ce qui a été pris.
xlix ï Cependant vinrent à Zara les envoyez du roi
Traité avec le Philippe de Suaube ôc du prince Alexis, ôc dirent
içuQC a feigneuts croifez affemblez chez le duc de Ve-
Vtlh-hard. »* c> * . fi,* nife: Le roi notre martre vous envoyé le prince
ion beau-frere, qu’il met en la garde de Dieu ôc en la
vôtre; ôccomme vous marchez pour l’amour deDieu
ôc de la juftice,vous devez rétablir,fi vousle pouvez*
ceux qui font dépoifedez injuftement de leurs biens.
Si vous rétablirez ce prince il remettra premièrement
l’empire deC.P. à l’obedience du S. fiegedeRo-
me,dont il eft feparé depuis long-tems.De plus pour
vous dédommager de la dépenie que vous avez faite
il vous donnera deux cens mille marcs d argent ôc
des vivres pour toutes vos troupes. Il paffera avec
vous enEgypte en perfonne,ou fivousl aimezmieux,
il y envoy era dix mille hommes a fes frais, pendant
L i v r e . S o i x a -, , n t e - • q u 1i n z i< e ’ m e . 1 1 1 5 . • I Iv/«1*
un an; & toute fa vie entetiendra cinq cens chevaliers
à fes dépens pour garder la terre d'Outremer.
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Sur cette propofitionlesfeigneurscroifezs’aiTem-
blerent. L’abbé de Vaux Sernai ôc le parti qui vou-
loit feparer l’armée, dirent qu'ils n’y confentiroient
point, que c’étoit toujours des Chrétiens qu’il fau-
droit attaquer, qu'ils n’étoient point partis à cette
intention, ôc qu ils vouloient aller en Syrie, Ceux
de l’autre party repondirent. Vous ne pouvez rien
faire en Syrie, vous le verrezbien par ceux qui nous
ont quittez pour y aller: la terre fainte ne peut jamais
être recouyréeque parl’Egypteou pat laGrece;
6c fi nous refufons ces offres, nous en ferons blâmez
à jamais. Les abbez de Cifteaux étoienteux- mêmes
divifez en ce confeil, l’abbe de Luce audiocefede
Verceil ôc quelques autres infiftoient à tenir l’armee
unie & accepter la propofition: mais l’abbe de Vaux
Sernai 6c fon parti foûtenoient toujours qu il n etoit
pas permis, ôc qu’il falloir aller en Syrie. Enfin les
principaux Setj|neurs l’emporterent 6c acceptèrent
le traité propofé pour le prince Alexis ; 6c il fut convenu
qu’il viendroit dans la quinzaine de Pâques
U03 .Les lettres du traité furent expédiéesôcfccllées,
mais il n’y eut que douze feigneurs qui le jurèrent,
Boniface marquis de Montferrat, Baudoüin comte
de Flandres, Loiiis comte de B lois, Hugues comte
de Saint Paul, ôc huit autres.
L’empereur Alexis ayant appris que fon neveu
s’étoit retire chez le roi Philippe de Suaube, & que
l’armée descroifez devoir venir 1 attaquer : envoia
des ambaffadeurs au pape Innocent a v e c des lettres
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