
A n . 11x 4 .
‘ Chr. God. 12 14 .
ï22j. hifi. Gent.
Dan, 1225.
jC é H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Suerin, que dans un mois après la réception de Cs
lettre, car le pape lui écrivoit en même temps, il ne
manque pas de délivrer le roi de Dancmarc & fon
fils -, & nous lui ferons rendre juftice, ajoûte-t’il, s’il
a quelque prétention contre ce prince ; autrement
vous l’excommunierez, ferez publier l’excommunication
tous les dimanches, & mettrez en interdit la
province où le roi eft retenu prifonnier. Il écrivit de
même aux évêques de Lubec & de Verden, & à l’empereur
Frideric, qu’il exhorte à faire juftice exemplaire
de ce crime, fans toutefois répandre le fang du
coupable. Mais ni les menaces du pape, ni celles du
légat Conrad, ni les follicitations de l’archevêque de
Cologne, n’eurent point d’effet pour lors ; le roi
Valdemar demeura près de trois ans en prifon ; & ne
fut délivré qu’en n i j . moïennant une groffe rançon.
L i v r e s o i x a n t e -d i x -n e u v i e ’m e . j î ?
L I V R E S O IX A N T E -D 1X - N E V V I E ‘M E .
Ependant Ruffutane reine d’Avognie ou plutôt
d’Avogafie près de la Géorgie , envoïa au
pape Honorius David évêque de Ham, avec une lettre
où elle difoit : Mon frere le roi des Géorgiens eft
mort, & j’ai fuccedé à fon roïaume: je vous demande
votre beneditftion pour moi & pour les Chrétiens
mes fujets. Nous avons reçu un confeil de la part de
votre légat qui étoit à Damiete, que mon frere vint
aufecoursdesChrétiens:il I’avoit réfolu & s’y prépa-
roit : mais ces méchans Tartares font entrez dans notre
pais, ont fait de grands maux à notre nation, &
nous ont tué fix mille hommes. Nous ne nous en donnions
point de garde, parce que nous croïons qu’ils
étoient Chrétiens : mais quand nous avons reconnu
qu’ils ne l’étoient pas, nous avons raffemblé nos forces
, & les aïant attaquez, nous en avons
cinq mille, pris plufieurs prifonniers & chaffé 1
de notre pais ; & c’eft ce qui nous a empêché de venir
fuivant l’ordre du légat. Maintenant nous apprenons
aVec grande joïe, que l’empereur doit venir en Syrie
par votre ordre, pour délivrer la terre-fainte. Faites-
nous donc fçavoir quand il doit paffer , & nous envoierons
Jean notre connétable avec toute notre armée
au lieu que vous marquerez, pour le fecours des
Chrétiens & la délivrance du faint fépulchre. Vous
fçaurez que le connétable & plufieurs autres nobles de
notre roi'aume, ont pris la’croix & attendent le paffage
des-croifez. C ’eft pourquoi nous vous prions de nous
envoïer à nous autres Chrétiens d’Orient vos lettres &
A N. 1X14.
1.
Les Géorgiens
ont recours au pape/
Baudrand. Hon
v in . ap. 432. R .
112 4 , n. 17.
tue vingtrefte