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304 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
feptiémede Juin 1211. 8c en même tems il ordon-'
na au même légat d'excommunier le podefta 8c le
peuple de Boulogne , s’ils continuoient de donner
iecours àOtton 8c à fes fauteurs: les menaçant même
d’ôterdeleur ville les écoles quilarendoient iî
fameufe. L’empereur Otton fit plufieurs conquêtes
en Poüille 8c en Calabre, 8c paifa l’hyveràCapouc.
Durant ce féjour le pape lui envoïa l’abbé de Mori-
mond, qui depuis la S. Michel n u . jufques aucarê-
meTui vanc fit cinq volages de Rome à Capouë , pour
, traiter de la paix : mais il ne pût en aucune maniéré
fléchir l'empereur O tton, qui vouloir chafler du païs
le roi Frideric ; 8c efperoit lui ôter même la Sicile :
fuivant lespromeffes d’un feigneur du païs, qui te-
noit des places très-fortes dans les montagnes avec
desSarrafins. Otton vouloir d’ailleurs fe vanger du
du roi de France Philippe, pour les terres qu’il avoit
conquife fur le roi d’Angleterre ion oncle. Le pape
fe reduifit j ufques à vouloir ibuftrir tout le dommage
que l’empereur avoit fait,ouferoit à l’avenir fur les
terres de l’églife: ce que l’empereur n’ayant pas accepté
, le pape réfolut de le dépofer. En même tems
il forma deux autres grandes entreprifes, d’envoïer
dufecoursà la terre fainte, 8c d’aflembler un concile
generale.
En Allemagne Sigefroi archevêque de Maïence
8c légat du pape, tint une conférence à Bamberg avec
le LandgraveHermand,!e roi de Boheme 8c quelques
feigneurs du païs. Ils rétatablireat l’évêque de Bamberg
, qui avoit été chaifé à caufe du meurtre du roi
Philippe deSuaube: mais le principal fujet de la conférence
, étoit de perfuader aux feigneurs, d’abandonner
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(donserOtton 8c d’élire empereur Frideric roi de Sicile,'
fuivant l'intention du pape: à quoi plufieurs
n’ayant pas confenti, on fcfépara fans rien faire. Là
même le légat Sigefroi excommunia l’empereur Ot-
xon, 8c envoya des lettres à tous les évêques, leur
enjoignant de la part du pape d’en faire autant. Ce
qui fut.caufe que Henri comte Palatin frere d’O tton,
le ducdeBrabant, 8c les autres nobles de Lorraine,
brulerent 8c pilleien.t tout le plat pais du diocefe de
.Maïence.
Le duc deBrabant irrité d’ailleurs contre levêque MîUMAur.u
de Liege, pritlemêmepretexte pour piller la ville. v°Ue' c' lo*'
Car de concert avec l’empereur O tton, il vint à Liege
avec des troupes, 8c déclara que fi le clergé 8c le
peuple ne prétoit ferment de fidélité à ce prince, il
abandonnerait la ville au pillage. Les Liegois en
donnèrent avis à Hugues de Pierre-pont leur évêque
qui étoit à Huy; il revint à Liege, mais n’ayant pas
de forces fuififantes pour la défendre , il ne put empêcher
les Brabançons d’y entrer le troifiémede Mai I9t.
12.12.. jourde l’Aicenfion. Ils briferent le tréfor de la
cathedra^, prirent les yafesfacrez , répandirent les
hofties 8c les faintes huiles, dépouillèrent les prêtres,
les femmes 8C les enfans réfugiez dans l’églife, qui
demeura interdite plus d’un an. Leduc vouloif brûler
la ville, mais il fe contenta du ferment qu’il exigea
des chanoines 8c des bourgeois pour l’empereur
Otton.
L’évêque tint enfuite un fynode à H uy, où il ex- * I05‘
communia le duc deBrabant 8c fes complices ; mais
cinq abbez fujets de ce prince direncàl’évêque, qu’il
avoit befoin contre lui d’autres armes, que des cier- Tomc XVI? • Q n