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yto H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
Jerufalem avoir quitté Damiete & étoit retourné à)
° ’ Acre : dont on difoit deux.raifons ; l’une, qu’il alloit.
s’oppofer aux efforts des Sarafins du côté de la Syrie ,,
l ’autre, qu’il alloit faire valoir les droits de là reine fa
femme fur le roïaume d’Arménie, contre Raimond
m: prince d’Antioche- Mais la vraie caufe de la retraite'
du roi de Jerufalem, étoit la divifion entre lui & le-
légat Pelage, qui vouloit gouvernerabfolumenttoute
l’armée & s’attribuer l’honneur de tous les'bons-
fuccès. Il avoit. même prétendu attribuer à l’églife'
Romaine la feigneurie de Damiete , fuivant une lettre
du pape, qui lui donnoir pouvoir de difpofer de
toutes les conquêtes des Chrétiens : mais le roi de Je rufalem
s’étoit rendu maître de Damiete ; & lé pape
écrivant aux Génois qui s’en plaignoient, leur marqua
combien de foncôté il en étoit mécontent. Le'
pape Honorius aïant donc appris la’ retraite du ro i,.
lui: écrivit une lettre, où témoignant douter de fom
'• Iy‘ entreprife fur l’Arménie, il ne laiffe pas de la lui demander
expreffement ; & de l’exhorter à maintenir:
l’union entre tous les Chrétiens d’Outre-mer, & if
déférer au légat Pelage comme à fa propre perfonne
la lettre eft du onzième d’Août rizo.-
urU. . Oh connoît encore letat où fe trouvoit alors, là guerre
de Levant, par une lettre de. Pierre de Montaigu ,
maître des Templiers, à l’évêque d’Eli en Angleterre,,
dattée d’Acrc le vingtième de Septembre itz o . Sçà-
chez, d it il, qu’au premier paffage après la prife de
Damiete, c’eft-à dire au printemps, il eft arrivé tant
de pelpryis, qu’avec les troupes qui y font demeurées
ils penvent fuffire pour la garmfon de Damiete -
& la défenfe du camp. Le légat avec le clergé défi—
L i v r e s o i x à n t e - d i x - h u i t i e ’m e . p i
¡tant le progrès du fer vice de J . C . a fouvent exhorté les “
troupes à faire une courfe fur les infidèles : mais les ba- N’ I 1 10 ,
rons de l’armée n’y ont pas voulu confentirjconfide-
rant que nos troupes ne pourraient fuffire à munir nos
p l a c e s & à marcher contre lesennemis. Carlefoudan
de Babilone avec une multitude innombrable d’infi-
deles eft campé- près de Damiete, &c a conftruit des
ponts furies deux bras du fleuve pour nous empêcher
d’avancer. Toutefois nous avons fortifié de tranchées
la ville, notre camp & le bord de la mer, attendant que
Dieu nous confole par ceux qui viendront à notre fe-
coüfs. Mais les Sarafins fçaehantee qui nous manque,
ont armé grand nombre de galeres, par lefquelles ils
ont fait des maux incrqïables t\ux Chrétiens qui ve-
noient au fecours de la terre fainte. Car notre armée
étoit tellement deftituée d’argent, que nous avons été
quelque-temps fans pouvoir garder nos galeres : mais
pour refifter à celles des ennemis nous venons de les
armer avec nos autres bâtimens. Sçàchez auffi que
Coradin foudan de Damas aïant affemblé un multitude
infinie de Sarafins, & fçachànt que les villes d’Acre
& de Tvr font deftituées de troupes qui puiffent lui
refifter r leur fait de grands maux ouvertement & fe-
cretement. Et enfuite : Nous attendons depuis longtemps
l'empereur avec d’autres feigneurs;mais fi l’été
prochain nousfommesfruftrez de ce fecours, nos conquêtes
de Syrie & d’Egypte tant anciennes que nouvelles
font en grand danger. Tous tant que nousfom-
mes deçà la mer nous nous trouvons tellement épui-
fez des dépenfes de la guerre, que nous ne pouvons
même fuffire à celle de notre fubfiftanceordinaire, fi
nous ne recevons un prompt fecours des fideles.