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XV.
Changemens
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puya que fur la patience Chrétienne; il ne follicitapoint les magiftrats
pour faire exécuter contre les heretiques les Ioix qu’ils meprifoient.
Loin de faire confifquer leurs biens j il ne voulut pas faire la moindre
démarché pour les obliger à la reftitution des revenus immenfes de
fon église, qu’ils pilloient depuis quarante ans. Il pardonna genereu-
fement à un aiTaffin venu jufques dans fachambrepourletuer.Iliouf-
frit d’être pourfuivi a coup de pierre jufques dans l’églife ; & répondit
à un ami qui en étoit indigné : il eit bon de faire punir les coupables
pour la correction des autres, mais il eft meilleur & plus divin
de fouffrir. Ces nobles fentimens étoient oubliez au douzième fiecle, où
Pierre de Celles écrivant à S. Thomas de Cantorberi, difoit, que la
patience feule étoit le partage de la primitive églife perfecutée par les
les ennemis du dehors: Mais à prefênt, ajoûte-t’ii , qu’elle'eil venue
en âge meur, elle doit corriger fes enfans. Comme fi l’églife n’avok
pas été dans fa force fous le grand Theodofe, ou n’avoit fouffertque
-par foibleife les perfecutions des payens & des heretiques.
Je finis ces triftes reflexions par le changement introduit dans les
penitences. On-tourna les penitences^publiques en Xupplices & en peines
temporelles. J ’appelle fupplices.ces fpeâacles affreux que l’ondon-
noit au public, faifant paroître le penitent nud jufques à la ceinture,
avec une corde au cou & des verges à la main , dont il fe faifoit fuftiger
par le clergé : comme on fit entre autres à Raimond le vieux comte
de Touloufe. Je ne doute point que ce ne foit l’origine des amendes
honorables reçfifës depuis plufieurs fiecles dans les tribunaux feculiers,
mais inconnues à toute l’antiquité ; & c’eft auiïi la fource de ces confrairies
de penitens établies en quelques provinces ipenitaisfeulement de nom
pour la plupart. Ces penitences étoient plus fpecieuiès que ferieufesT'
ce n’étoit pas des preuves de ia converfion fincere du pecheur, ce n’é-
toit fouvent que des effets de la crainte de perdre fes biens tempor
rels. Le comte de Touloufe craignoit la croifade que le pape faifoit
prêcher contre lui ; & pour remonter plus haut, quand l’empereur
Henri IV. demanda fi humblement au pape .Grégoire V I I .d’abfolu-
tion des cenfures, jufques à demeurer trois jours à la porte nuds pieds
& jeûnant jufques au foir : c’eft qu’il craignoit de perdre ia couronne
.s’il demeuroit excommunié pendant l’année entiere.Auifi l’un & l’autre
de ces princes ne fut pas meilleur.après l’abfolution que devant. Ces
penitences forcées n’étoient pas durables ; la honte que l’on y joignait
loin de produire une confufion falutaire, ne faifoit qu aigrir le pecheur,
& lui faire chercher la vengeance de l'affront qu’il avoit reçu.
C a r , comme dit S. Chryfoftome , celui qui eft infulté en devient plus
audacieux, il perd le refpe<5t & meprife celui qui l’infulte.
Pour rendre les penitences plus fenfibles , on y joignoit desr amendes
pécuniaires, que l’on exigeoit avant que de donner l’abfolution; &
pourvû qu’elles fuffent payées on paffoit facilement le refte de la.peni/-
tence. Vous avez vû comme S. Hugues deLincolne reprima cet abus.
Ainfi Jes peniteneçs &les abfolutions deyinrejit dps affaires temporelles
& regard des particuliers suffi-bien que. des prnees. Une futplüsquef-
ttion de s'affûrer, par de longues épreuves, de la converfion du coeur,
qui étoit le but des penitences canoniques : mais de prendre des lure-
•tezpour la reftitution des biens nfurpez& des dommages caufez, ou pour
Je payement de l’amende : & comme le penitent, principalement it
.c’étoit un,.prince, étoit pteffe défaire ceffer les effets de l’excommum-
cation ou de L’interdit, il commençait par fe faire abfoudre, en promettant
par ferment, de fatisfaire à ieglife dans un certain terme , ious
.peine d’être excommunié de nouveau. L ’execution manquoit iouvent,
,& alors .c’étoit à recommencer: car le pecheur non converti, ne le
.mettait pas en peine de fatisfaire, quand il avait obtenu, par lab o u~
,tion ce qu’il defiroit, qui étoit de rentrer dans fes droits, ou detre
.délivré de la crainte de les perdre .: vous en avez déjà vu des exemples
.& vous en verrez beaucoup plus dans la fuite. En même-tans s intro-
.duifit l’ufage de donner l’abfolution même dans la penitence fccrette
jauffi-tôt après la confeffion & la fatisfaélion impofée & acceptée , au
lieu que dans l’antiquité on n e kdonnoit q u i lafin > ou du moins après
.qu’une grande partie de la penitence étoit accomplie. Ce changement
fut fondé fur les raifonnemens des docteurs fcokftiqucs ,: que i on ne
devoit pas réfufer .l’abfolution extérieure à celui que l’on devoit croire
J ’avoir déjà reçue de Dieu intérieurement, en vertu de la contrition
qu’il paroiffoit avoir dans le coeur, & quêtant en état de grâce, il te-
j-oit plus utilement les oeuvres fatisfadoires. Mais il f Jlo it confiner« ,
qu’un homme eft bien plus excité à agit par l’efperance d obtenir ce
qu’il defire, que par la reconnoiffancedel’avoir reçu, ou par la fidélité
à la promeffe qu’il a fait pour l’obtenir. Le malade ob.erve mieux le
.régime qui lui eft prelcrit pour recouvrer la fante, que pour la con-
ferver quand il croit être guéri. On voit peu de créanciers, qui vou-
luflent donner quittance par avance , fur la promefte que teroit le débiteur
, même avec ferment, de payer à certain terme.
D ’ailleurs les penitences, c’eft-à-dire, les oeuvres latisfattoires s e-
loignoient de plus en plus de la feverité des anciens canons quel on ne
propofoit plus aux confeffeurs que comme des exemples pour les dm ,
ger , & non des réglés pour les obliger : fuppofant fauffement que la
nature étoit affoiblie & que les corps n’avoient plus la meme force
pour fupporter les jeûnes & les autres aulteritez. Quelques docteurs
alloient jufques à dire que c’étoit judaïfer que s’attacher a la lettre des
anciens canons. On étendit à tous les prêtres le droit qu avoient toujours
eu les évêques de mitiger les penitences, foit en adoucifiam les
oeuvres pénales , foit en abrégeant le tems : enfin on établit la maxime
générale que les penitences étoient arbitraires. E t comme des-lors
le nombre des confeffeurs tant feculiers que réguliers étoit tres-grand,
il ne faut pas s'étonner fi cette eftimation n’a pas été toujours allez
prudente, & files penitences font devenues legeres, même pour pour
Jes grands pechez. ■ , , ,
fl eft vrai que la multitude des indulgences, & la facilite de lesga-
Tomc XT\. d
Morin. poenft,
lib. x. c. 2.4. 31.
8«
Ibid. g. i j . *-
7. 8. '
Guill. Parif. ds
poenit. c. 17. to.
, i .p . 5 91. G.
XVI.
Ifiduîgences