
A n . m i
XLIX.
Perte de Da-
miete.
G.Nang. an. 12,21.
Godef. Mo- eod.
E p .a p M. P a rif.
an. \ 2 i i .
jibulfa ra g . p.194.
j i S H I S T Q I R H E C C L E S 'I :A S T I QU E .
• avec ferveur Si travaillez à la propagation de cet ordre.
Il leur recommanda fur tout la pauvreté évangélique
comme le fondement de leur inftitut.; & de
peur qu’elle ne fût renverfée par l’imprudence de la
chair , il défendit très-feverement fous peine de la
malédiâion de Dieu Sc de la fienne, d’introduire
dans l’ordre des pofTcflions temporelles.
Il mourut étendu fur la cendre le vendredi fi-
xiémed’Août u n . On trouva fur fon corps une
chaîne de fer en ceinture. Il fut enterré à Boulogne
auprès de fes confrères par les mains du cardinal Hu-
golin, qui avoir eu pour lui une eftime & une amitié
lînguliere ; & avoit été prefent quand il reiTufcita
Napoléon. Avec lui fe trouvèrent à ces funérailles
les prélats qu’il avoit à fa fuite, comme légat, Si d’ailleurs
le patriarched’Aquilée, plufieurs évêques, plu—
iîeurs abbez Si un grand peuple. Il fe fit plufieurs
miracles au.tombeau de faint Dominique. Ce faine
homme étoit d’une taille médiocre mais fine, le vifage
beau, le teint incarnat, la barbe Sc les cheveux d’un
blond ardent, les yeux brillans qui lui attiroient l’amour
Si le refpeét de tout le monde. Il paroiffoic
toujours gai,- finon quand il étoit touché de compaf-
fibn pour le prochain. Sa voix étoit belle, douce,
mais fonore comme une trompette. Il mourut dans
fa cinquante-unième année.
A Damiete le légat Pelage voïant une multitude innombrable
de croifez demeurer inutiles par l’abfence
du roi Jean de Jerufalem, le pria par lettres de revenir
inceflamment., ce qu’il fit ; Si par commune délibération
le roi Si le légat avec une grande partie de
l’armée fortirent de Damiete à la S. Pierre, c’eft-àdire
L i v r e s o i x a n t e d ï x -h u .i t i e m e . j i «?
dire à la fin de Ju in , aïant des vivres pour deux mois, A n _ ”
Si marcher vers le Caire. Etant arrivez fur le Nil a
un endroit où il fe partage en trois grands canaux ,
à peu près égale diftance de Damiete Si du Caire ;
ils fe rendirent maîtres d’un pont de bateaux , que
les Sarafins avoient conftruit | Si campèrent dans la
plaine fur le;bord du fleuve. Le fultan Camel avoit
aiTemblé de grandes troupes de toute la Syrie, par
le fecours de fes freres Si des autres feigneurs, pour
retirer Damiete d’entre les mains des Francs. Mais
voïïmt leur audace Sc leur multitude, il refolut de
ne point combattre , mais il fit garder Si fortifier les
pairages , afin qu’il ne leur vint de Damiete aucun
fecours d’hommes ni de vivres : efperant les faire pe-.
rir fans expofer fes gens.
C’eft ce qui arriva : car les vivres manquèrent aux
Chrétiens, Si le Nil croiffant à fon ordinaire inonda
tout le terrain qu’ils occupoient. Se trouvant ainfi
affamez & dans l'eau bourbeufe jufques aux genoux,
ils furent contraints de capituler à ces conditions 5
qu’ils rendroient Damiete, & que le fultan rendroit
la portion de la vraie croix que Saladin avoir emportée
de Jerufalem, qu’il feroit avec eux une trêve pour
huit ans, Si délivreroit tous les Chrétiens captifs,
leur donnaift fauf-conduit jufques à Acre. Ainfi fut
rendue Damiete le mercredi jour de là Nativité de la
Vierge huitième de Septembre u n . après avoir été
un an & dix mois au pouvoir des Chrétiens.
l a nouvelle en étant venue en Italie, le pape Ho-
nona s fit tous fes efforts pour preffer le fecours de.
la.. .rre-fainte;&l’année fuivante n u .é ta n t fortide
Rome au mois de Février il vint a Anagni, Si 1
em-
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