
An. 12.00.
XXVII.
Pierre de Cor-
beil archevêque
de Sens.
Rigord. p, 43.
r
G ail. eh'r. in 5e-
non.
c. 1 . extra de
poiïul. ex lib.
n i . ep. 1 S.
t . i. de Toil.
7 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
ecclefiaftique. Qjant aux ferviteurs laïques des éco-
lierSiqui ne nous doivent ni bourgeoifie ni refiden-
ce , 8c ne vivent point demarchandife; 8c dont les
écoliers ne fe fervent point pour faire injure à d’autres:
nous ne mettrons point la main fur eux,fi le crime
n’efl: évident. Nous voulons que les chanoines de
Paris 8c leurs ferviteurs joüiifent du même privilège.
Le prévoit de Paris jurera tout ce que deifusen
entrant encharge. Ccttcordonnancefut faite àBef-
tifi en 1200. c’eit la plus ancien ne qui le trouve pour
exempter les écoliers comme clercs de la juftice fe-
culiere,8c on y voit le commencement de la diilin-
étion du délit commun 8c du cas privilégié.
Pendant que le légat Oétavién étoit en France, il
fit remplir le fiege de Sens vacant par le décès de l’archevêque
Michel, arrivé le vingt-huitième deNo-
vembrei 199. Le chapitre dcSens avoit élu toutd’une
voix Hugues de Noïers évêque d’Auxerre : mais l’affaire
ayant été portée à Rome, le pape refufad’ad-
mettré la poilulation, parce.que ce prélat étoit un de
ceuxquiavoient refuféd’obferverl’interditjettéfurla
France par le légat Pierre de Capouë:8c prétendit lui
faire allez de grâce en levant la fufpenfe qu’il avoit
encourue parla fentence du légat. Le légat Oèfavien
fit donc procéder le chapitre de Sens aune nouvelle
éleètion; 8c comme la plufpart des chanoines vou-
loient encore élire l’évêque d’Auxerre,0 6 tavien déclara
qu’ils étoient déchus du droit d’élire ; 8c que ce
droit étoit dévolu aux autres,quoi qu’en petit nombre
qui avoient élu Pierre de Corbeil évêque de
Cambray. Il le pourveuc donc de l’archevêché de
Sens,par l’autorité du pape,qui confirma cette trani-
T L i v r e S o i x a n t e - q u i n z i e m ï . . 7 3 j i 0 o .
‘îatïon. Pierre de Corbeil étoit un do&eur fameux,
qui avoit enfeigne longtems la théologie a P^is
papeInnocent,quiavoitetefon difciple,lefit eveque Alitranll0a.
deCambray par ion autorité en 1199. mais ne pou-
vancy demeurer, il fe retira près du pape. Sa promotion
àl’archevêché deSens futodieufe félon quelques f
auteurs du tems comme aïant eftéfaite par l’autorité
abfoluë du p3pc ôc du roi contre la volonté du chapi- jiutijs.an.uoQ*
ite : toutefois il tint le fiege de Sens vingt-un an.
La même année 1200.S.Guillaume fut placé fur le
fiege deBourges.il étoit d’une famillenoble deNiver-
nois,8c fut mis dès fa jeuneife fous la conduite de fon
encleGuillaume archidiacre dévoilions, que l’aufte-
ti té defa viefaifoitfurnommer 1
ermite. A iant inftrui
fon neveu dans les fciences, il le fit chanoine de
Paris 8c de Soiffons : mais le jeune Guillaume étant
venu en âge mur, quitta le monde Si fe fit moine de
l’ordre deGrandmont. Enfuiteilen fortit a l occa-
fion du trouble que les freres conversexciterent contre
les moines: il paiTa dans 1 ordre de Çifteaux, 8c re-
commençafonnoviciatàPontigny. Il y fit profef-
fion, 8c avançant toujours en vertu, il y fut prieur
dauftral, puis abbé de Fontaine-Jean au diocefe de
Sens , 8c enfin abbé de Chailly au diocefe de Senlis.
La divifion entre les-moinesde Grandmont 8c les
freres convers, arriva à l’occafion de la conduite du
temporel. Il avoit efté fagement ipftituedanscetor- ^
dre,que les moines ne feroient occupez que del office
divin 8c des exercices fpirituels; 8c qu ilslaifferoienc
aux freres lais tout le foin des affaires temporelles.
Mais par la fuite les moines trouvèrent que cette in-
ftitution les foumettoit aux laïques, qu’ils auroienc
Tome XVI. K