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Suite de la
guerre des Albigeois.
Vetr» hijï. Alb.
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c. 31.
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L*ur. c. 17.
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2 . 9 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
L I T R E S O I X A N T E -D I X - S E P T I E M E .
PLufieurs évêques de France venoient avec les
autres croifez faire la guerre aux Albigeois. En
u i o . Renaud de Bar évêque de Chartres 8c Philippe
de Dreux évêque de Beau vais, vinrent au fiege du
château de Termes dans le dioceie de Carcaflone ; &c
avec eux Guillaume archidiacre de Paris excellent
ingénieur qui avança beaucoup la prife du château.
Vers la mi-carême de l’annce fuivante iz r j. lorfque
l’on comptoit encore en France m p . l’évêque de
Paris vint àCarcaflbnneavecplufieurs autres croifez.,
Si peu de tems après l’évêque de Lifieux &c celui de
Bay eux, pendant le fiege de Lavaur : qui fuc prife
d’afîaut le jour de l’invention defainteiCroix,croifié-
me de Mai 1 z 1 1 . On en tira Aimeri de Montréal &
plufieursautres chevaliers jufqu au nombre de quatre
vingt,quele comte de Mont-fort vouloir faire
tous pendre.Oncommmença par Aimeri: Mais les
fourches patibulaires tombèrent,ayant été mal plantées
par précipitarion, Si le comte voïant l’execu-
tion trop retardée, commanda de tuer les autres. Ce
quele pelerins executerent fur le champ avec grand
emprèiTement. Ils brûlèrent de même environ trois
cens heretiques : 8c par ordre du comte on jetta dans
un pus la dame de Lavaur , foeur d’A imeri, hereti-
que très-opiniâtre , 8c on l’accabla de pierres. Les
croifez prirent enfuice un château nommé CafTer, où
entrèrent les évêques qui étoient à l’armée, 8c commencèrent
à exhorter les heretiques: mais n’aïanc
pû en convertir un feul, ils fortirent du château, 8c
L i v r e s o i x a n t e- d i x s i p t i i ' m ï ; 195
les pelerins prenant les heretiques qui étoient environ
foixante, les brulerent avec une grande joie.
Pendanfle fiege de Lavaur Foulques évéque de
Touloufe vint trouver le comte de Monfort à cette
occafion. Le famedi devant la paillon, il voulut faire
l’ordination iuivant la coûtume des églifes cathédrales
: mais le comte de Touloufe étoit dans la ville,
8c comme il étoit excommunié nommément, on ne
pouvoit celebrer les divins myfteres dans les lieux
où il fe trouvoit. L’évêque l’envoia donc prier humblement
qu’il allât faire quelque promenade hors de
la ville, feulement jufques à ce que l’ordinau'on
fût faite. Mais le comte en colere en voia un chevalier
à l’évêque ,iui commander fous peine de la v ie , de
forcir au plutôt de la ville 8c de toutesles terres du
comte: l’évêque répondit fans s’émouvoir: Ce n’eft
pas le comte de Touloufe qui m’a fait évêque, c’eft
l’églife quim’aélû: je neiortirai pas pour lui : qu’il
vienne ; s’il ôfe m’attaquer à main armée, i 1 me trouvera
feul 8c fans armes,j’attends le coup 8c le martyre.-
L ’évêque attendoic de jour en jour quelque violence:
mais au bout de trois femaines, il refolut de quitter
la ville,,8c en étant fortidans l’oéfave de Pâque , il
vint trouver le comte de Montfort au fiege de Lavaur.
Quand elle fut prife; il manda au prévôt de fa
cathédrale Si au refte de fon clergé de fortir de Tou-
lôufe. Ils obéirent aufli- tôt, Si en fortirent nuds pieds
portant le corps de N. S.
L’évêque Foulques voulant que les Touloufains
joüiffcnt auffi bien que les étrangers de l’indulgence
delacroifade : établit avec le fecours du légat une
grande confraire à Touloufe , dans laquelle entre-
A n. i z i 1.
I Petr. c 5j,
tap. ;i.
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Laur. r. 15«