
¿ ¡ 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
*— -------- de fon, côté droit , Si dit à Ces freres : J ’ai fait ce qui.
A » . me regarde , Notre-Seigneur vous apprendra ce quç
vous devez faire. Ils fondoient tous en larmes, & l’un
deux qu’il nommoit fon gardien, devinant fon intention,
Ce leva promptement, & aïant pris une tunique
avec une corde Si des fémoraux, les lui présenta
Si lui dit : Je vous prête cet habit comme à un
pauvre, prenez le par obéïiTance. Le faint homme
leva les mains au ejei Se loiia Dieu de ce qu il alloit a
lui déchargé de tout. Enfuite il fit appeller tous les
freres,qui étoienten ce lieu-là, Se les exhorta à con-
ferver l’amour de Dieu, la patience, la pauvreté &:la
foi de leglife Romaine : puis étendant fur eux Ces bras
mis l’un fur l’autre en forme de croix, il donna fa bénédiction
tant aux abfens qu’aux prefens. Il fe fit liré
l’évangile de faint Jean à l’endroit qui commence ;
p. pu. Avant la fête de Pâques. Enfin il récita comme il pue
le pfeaume cent quarante-uniéme, Si après l’avoir
gonnv. e. ij. achevé il rendit l’çfprit, C ’etoit la nuit du famedi an
dimanche quatrième jour d’Oiftobre i t i6 . la quarante
cinquième année de fon âge, la vingtième de
fa convcrfion, la dix-huitieme del inftitutionde fon
ordre.
Après fa mort on vit librement fes ftigmates, qui
¡¿¡g. étoient, dit S. Bonaventure, des clouds formez miia-
culeufement de fa chair Se tellement adherans, que
quand on les pouflfoit d’un cote, ils ayançoient de
l’autre, comme dés nerfs durs Si tout d’une piece.
Ces clouds étoient noirs comme du fer; mais la plaïe
du côté étoit rouge Si retirée en rond comme une
efpece de rôle. Ce fpeétacle fi nouveau affermilfoit
la foi de fes enfaps, exçitoif leur amour, Si leug
L i v r é s ô i x a S t e -d i X - n e o v i -e ’m ê . 6 1 9
donnoit une fainte joie qui temperoit leur affliélion ,
quand ils baifoient ces merveilleufes plaïes. Le peuple
aïant appris ta mort du faint, accourut en foule
pour les voir, chacun vouloir s’en aifurer par lui même
Si prendre part à cette joi'e. On permit à plufieurs
citoïens d’Aifife d’approcher, de voir & de baifer ces
ftigmates : Se un d’entr’eux nommé Jerôme chevalier
Si lettré , homme de fens Si de réputation, aïant
peine à croire cette merveille, l’examina plus hardiment
Si plus curieufement en prefence des frétés 8e
des autres citoïens. Il toucha de fes mains les pieds,
les mains & le coté du corps faint, fit mouvoir les-
clouds, Si s’aiTura fi bien de la vérité, qu’il fut depuis
un des témoins qui en dépofa avec ferment. En
portant le corps à Affife le convoi paffa à l’églife de
faint Damien, où étoit fainte Claire avec fes compagnes
, Se on s’y aïrêta quelque peu, pour leur donner
la confolation de voir & de baifer le corps faint avec
fes ftigmates. Enfin on l’enterra dans la ville à l’é-
glife de S. George , où il avoir commencé à étudier
dans fon enfance, & où il avoir prêché la prendere
fois. Dieu commença deflors à faire éclater fa fain-
teté par plufieurs miracles.
Cependant le roi de France Louis faifbirla guerre xxvrr.
* ti . • 1 r Croiiàde eontrfc: aux Albigeois en exécution de*ion voeu, aecompa- ies Albigeois,
gné du légat Romain cardinal de S. Ange qui ne le
quittoit point. Il partit au printemps de cette année lSg | j ÿ
112.6. Si vint à-Bourges où il avoir marqué le rendez- c
vous des croifez ; puis il marcha à Lion à caufe de la
facilité de la route le long du Rhône. Les confuís des
villes Si des villages qui étoient au comte de Tou-
loufe venoient au devant rendre au roi Jes fortereffes
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