
H i s T O I R e E C C t E S I A S T I QU E.
~ ------- — dice de la pure obfervance. Elie répondit : J ’aireiifte,.
An. 1130. Sain[ ^ ^ l’éleétion faite de ma perfonne après
la mort de nôtre inftituteur : mais ils me dirent que
sM étoit neceffaire pour l’exercice de ma charge , je
pourrois avoir un cheval & manger de l’or. Ayant-
donc accepté | j’ai eu abfolument befoin d un chev
a l , d’un homme pour le panfer & d’un autre pour
différentes commiflions. Pour les nourrir il faut de'
l’argent ; & quoique la neceflité & le confentement
des freres^ m’autorisât affez I pour plus grande dureté
de ma confidence H j’ai prié vôtre Sainteté de
m’en donner la permiihon. Quant au bâtiment de
1 eglife dont on m’a donné le foin , j’ai déclaré là volonté
de Saint François qu’il m’avoit découverte en
fecret & que v ô t r e Sainteté connoilToit en partie:
outre qu’on ne pouvoir bâtir une églife digne des reliques
d’un fi faint homme fans une grande omme
d’argent. Ainfi fe défendoit Elie avec tant d’art &
par des raifons fi fpecieufes , que les affiftans le trouvoient
injuftcment accufé.
Antoine répliqua : Si on lui a permis par mamere
de-’ dire de martgfcr de l’or , on ne-lui a pas permis
d’en thefaurifer : s’il a pu pourvoir en particulier a
fes b e f o i n s , il ne s’enfuit pas qu’il dût vivre en prince
& par fon mauvais exemple induire tout 1 ordre
au relâchement. Car telle eft la-vie de nôtre général.
Elie outré-de colere ne put s’empêcher de lui donner
un démenti, fans foriger au refped qu’il devoir au
pape. Le pape après ÿ avoir bien penfe, déclara Elie
déchargé du generalat ; & ordonna de procéder en
fa prefence à une nouvelle éledion. Les freres n eurent
pas de p e i n e à ;cpnvenir, '& d’un commun con-
L i v r e s o i x a n t e - d i x n e u v i e ’me. * 683
fentement ils élurent pour miniftre general Jean Parent
, alors miniftre provincial d’Efpagne, Florentin
de nailfance , & homme d’une grande vertu.; & le
pape confirma volantiers.l’éledion. ||
Or nonobftant lesplaintes faites contréfrere Elie ,
nous trouvons u n e Eulle donnée cette.annee pendant
ce même chapitre en explication de la regie de Saint
François, fbit la même bulle qu’Elie avoir obtenue,
foit une autre accordée enfuite. Elle porte , que les
freres affemblez au chapitre & leur general ont re-
prefenté au pape , qu’ils doutoienrs ils etoient obli—
ge'z à l’obferyationdu teftament de S. François, qui
défendoit de glofer fur les paroles de la regie , r.i
d’obtenir du faint fiege aucune lettre en interpretation.
Le pape Grégoire leve leur fcrupule, & déclare
qu’ils ne font point obligez à l’obfervation de ce teftament
fait fans la participation des miniftres y des
autres freres de l’ordre. Qu’ils ne font tenus aux con-
fcils de l’évangile , qu’en tant qu’ils font exprimez
nommément dans la regie, eomme etantde precepte.
Que nonobftant la défenfe de recevoir de l’argent par
eux ou par d’autres , s’ils veulent acheter quelque
chofe neceffaire , ou payer ce qu’ils ont acheté : ils
po'urront prefenter à celui qui veut leur faire cette
aumône une perfonne qui payera aufli-tôt , ou qui
dépofera l’argent entre les mains de quelque ami des
freres, pour l’employer à leurs befoins , félon qu’il
jugera à propos , ou qu’ils l’en avertiront.
La regie porte expreffément, que les freres n’auront
rien en propre , ni maifon , ni lieu , ni aucune
chofe ; & quelques uns difoient que la propriere.de
leurs meubles appartenoit à l’ordre en commun. Sut
R r t r ij
A n . 1x30.
l x i v .
Interpretation
de la regie de fainç
François.
Vading. » . 14?,