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M*rt. Pol.en.
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Guill. Arm or.
JEzech. xxi. i 3.
4 i(î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
pris la croix il avoit commencé la guerre contre le
prince Louis ; & il la continue , fans avoir voulu
faire avec lui ni paix ni trêve, quoiqu’il en ait été
fouvent requis. Le pape : J ’ai excommunié de l’avis
du concile les barons d’Angleterre &c tous leurs fauteurs
; ainfi le prince Louis femble compris dans la
fentence. Les envoïcz : Il ne protégé point les barons
d’Angleterre, il pourfuit fon droit, & il ne
croit pas que votre fainteté ni le concile veuille excommunier
perfonne injuftement, ni qu’il puifle lui
ôter fon droit. Ç’eft ainfi que le prince Louis faifoit
plaider fa caufe à Rome en même temps qu’il s’affu-
jetiflbitles provinces méridionales & orientales d’Angleterre.
Comme le pape avoit extrêmement à coeur le fe-
coursde la terre-fainte , il vouloir faire la paix entre
les Piians, les Génois & les Lombards. C ’eil pourquoi
il forcit de Rome au mois de Juin, & vint à Peroufe-
Cependant aïant appris le paflage du prince Louis en
Angleterre, il en fut inconlolable, & illitunfermon
où il prit pour texte c,es paroles du prophète Ezechiel :
Glaive, glaive, fors du foureau, & aiguife-toi pour
tuer. Dans ce fermon ilexcommunia folemnelleoaent
Louis §c les fiens ; puis aïant fait venir des fecrçtai-
res, il commença à diéter des fentences très dures
contre le roi Philippe & fon roïaume. Comme il étoit
plein de ces penfées, il fut attaqué d’une fievre tierc
e , dont étant guéri promptement, il tomba dans
une fievre aiguë, qu’il garda plufieurs jours, continuant
de manger beaucoup fuivant fa coutume. Enfin
il tomba en paralyfie, puis en létargie,*& mourut
Je feiziéme de Juillet ipiG. après ayoir tenu le faint
L i v r e s o i x a n t e d i x - s e p t i e ’m è . 4 17
fiege dix-huit ans, fix mois &c neuf jours. Il fut en- ^
terré dans l’églife cathédrale de Peroufe. Outre fes
lettres en très-grand nombre diftribuées par années r' “ "“ '
à peu près félon leurs dattes, il refte de lui plufieurs
écrits, fermons, traitez de pieté & autres., dont quelques
uns ne font pas encore imprimez. Ce que j’ai
rapporté de fes lettres & de fes fermons fuffit pour
connoître fon ftile & fa doétrine.
Il faut auifi juger de fes moeurs par fes aérions plutôt
que par les difcoürs des auteurs du temps. Un p. a.
d’eux dit que c’étoit un homme d’un grand courage
& d’une grande fagèife, qui n’avôit point de pareil
en fontemps, & qui fit des chofes merveilleufes. Un Guill. Armer*
autre dit qu’en plufieurs affaires il pardi attaché à
une rigueur exçeffiye ; &i que par cette.raifon fa mort
caufa plus de joïq que de triftefle a ceux qui lui
étoient fournis. Mathieu Paris dit que Jean roi d’Angleterre
connoiffoit ce pape pour le plus ambitieux &
le plus fuperbe de tous les hommes : qu il etoit infa-
tiable d’argent, & capable de tous les crimes pour en
avoir. Sainte Lutgarde religieufe de l’ordre de Cîteaux Mattb.par. an.
. SH gj ,* _ . .> 1 iz iï. p. to6. visa en Brabant, racontoit qu incontinent après la mort ahYur. i*. 1»».
du pape Innocent, elle l’avoit vû environné d’une
grande flame ; & que lui aïant demandé pourquoi il
étoit ainfi tourmenté , il répondit : C’eft pour trois
caufes qui m’auroient fait même condamner au feu
éternel, fi je ne m’étois repenti à l’extrémité dehna vie
par l’inrerceflion de là mere de Dieu , à laquelle j’ai
fondé un monaftere : mais je ferai cruellement tourmenté
juiquès au jour du jugement. Thomas deCan-
tinpré, qui rapporte ce fait, ajoute qu’il avoit appris
de Lurearde les trois caufcs des fouffrances de ce
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