
An. u m .
Catel. Lstngued.
(iv. z. pag. n o .
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Matth.
Gui II.
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rent prefque cous les habitans de la cite 8c quelques-
uns du bourg. Car c’étoit comme deux villes iepa-
rées : dans la cité étoic l’églife cathédrale de faint
Eftienne , danslebourg l’abbaïe de faint Sernin, 8c
c’étoit l’habitation de la plupart des nobles. L’évêque
donna la croixà tous les confrères, 8c leur fit faire
ferment de pourfuivre les heretiques 8c les ufuriers.
Il mit à leur tête quatre baïles ou baillis dont deux
étoient chevaliers, fçavoir Aimeri de Caftelnau 8C
Arnaud fon frere , ils devinrent-fi puiflants, qu’ils
contraignoient les ufuriers à venir répondre aux
plaintes portées contre eux,, 8c à fadsfaire aux com-
plaignans. Si on ne leur obéïiToit pas, les confrères
alloient en armes piller 8c abbatre les maifons des rebelles:
auffi quelques-uns fortifioientleurstour-s.Car
plufieurs en avoient datjs leurs maifons, 8c on en
voie encore à Touloufe. Cette confrairie caufa un-*
grande divifion entre les citoyens 8c les bourgeois
car ceux-ci firent auffi leur confrairie, où l’on s’enga-
geoit par ferment. Celle de la cité s’appelloit la blanche
, celle du bourg la noire; 8c il y avoic fou venc des
combats entre-ellesen armes scàchevalavecleur ba~
nieres.Car leSeigneur étoit venu mettre entr’eux par
1 évêque fon ferviteur, non une mauvaife paix , mais
une bonne guerre. Ainfi parle Guillaume de Puilau^
renthiftorien du tems. La confrairie blanche apel-
lée par le légat 8c par l'évéque, alla fecourir les croifez
au fiege de Lavaur: nonobftant l’oppofition du
comte de Touloufe, qui vouloit les empêcher de for-
tir de la ville. Après la prife de Lavaur on renvoia
les confrères, que le comte Raimond, quoi qu’avec
bien de la peine,trouya moïen4 ’attirer à fonparti.
Il
L I YRE S o I X A N T E - D I X S Ï P T IE M E. 1 ? 7
Il réunit les deux confrairies, 8c les engagea à fortifier
la ville 8c ladéfendre contre l’armée de Simon
de Montfort: c’eit pourquoi les légats les excommunia
tous.
Le comte de Montfort après avoir pris plufieurs
châceaux, réfolutd’affieger Touloufe, regardant le
comte Raimond comme un ennemi déclaré de la religion.
Il reçut alors un renfort confiderable par l’arrivée
du comte de Bar en Loraine avec grand nombre
de nobleife Allemande,qui s’étoient croifez pour
faire la guerre aux Béguins,car c’eft ainfi qu’ils nom-
moient les Albigeois. Avec ce fecours le comte de
Monfort vint devant Touloufe au mois de Juillet
i l i i . 8c l’attaqua du côté dubourg,cariln’avoitpas
aifez de troupes pour l’affieger entièrement; Scelles
étoient en petit nombre en comparaifon des affiegez.
Les vivres lui manquèrent bientôt, 8c voïant qu’il
n’avançoit rien,il fuc obligé delever le fiege. Enfuite
l ’évéque de Cahors envoie par la nobleife du païs
vint le prier de prendre pofleffion dé fa ville, au lieu
du comte deTouloufe, qui jufques-là avoit été leur
feigneur. Le comte de Montfort alla donc à Cahors :
où il fut reçu avec honneur : mais plufieurs places
qu’il avoit conquifes, fe revolterent contre lu i , 8c
les croifez fe retiroient après leur quarantaine; car
leur voeu n’étoit que pour fixfemàines ; 8c ces deux
inconveniens arrivèrent fréquemment durant toute
cette guerre.Pendant tout l’hy ver fuivant Guillaume
archidiacredeParis, 8c Jacques de Vitri curé d’Ar-
genteüil prêchèrent la croifade contré leshereciques,
par ordre de l’évêque d’Uzez légat du pape. Ils parcoururent
la France 8c l'Allemagne, 8c donnèrent la
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Guill. c. 1 8.
Chr. Simon coin
p. 706.
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