
A n . iz 2 j.
Sup. liv . X L V I .
fi. 47, to. v i l .
sonc.p. 147 p.
L iv . 1 1 I I . ».
$ 3. tO . V I 1 , 1 . />. i86ÿ.
XI.
Meurtre d’En-
gefbert arehevê»-
que de Cologne.
Vit a per C&far. Ijb. 11. t. it.
Qod. an, .1215.
yi?8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mes : Quelque déference que nous aïons pour vous ,
nous ne pouvons vous flater en cette occafion fans
interieifeï.notre confcience & la vôtre : non feulement
à caufe du mérite perfonnel de l’évêque élû ,
mais par la confideration generale de la liberté des
élections, que les rois doivent laiiTer toute entiere. La
lettre eft du troiiiéme d’Avril u z j. Nous avons vûi
toutefois que pendant le neuvième fiecle après que
Louis le.Débonaire eut rétabli laliberté des éledions
par le capitulaire d’Attigni enSzz, ellesne fefaifoient
que du confentement du roi. Dès la première démarche,
qui étoit d’établir un évêque vifiteur dans l’é-
glife vacante , le métropolitain en donnoit avis au
roi ; &c dans le décret d eledion on marquoit expref-
fément qu’elle étoit faite de fon confentement.
Engelbert archevêque de Cologne s’étoit attiré
plufieurs ennemis puiifans par fon zele pour la juf-
tice, mais le plus implacable fut Frideric comte d’L-
femberg fon parent. Il étoit avoiié de l’abbaïe d’E-
fende monaftere roïal de .filles ; mais au lieu de la
protéger il ne travailloit qu’à la piller. Il ôta les fcuL
têts ou baillis qui en dépendoient, malgré l’abbeife
&c les religieufes, &c en établit de nouveaux : il acca*-
bla les fujets de l’abbare d’impofitions & de courvées
exceffives. L’abbeife vint fouyent à Cologne avec
fes religieufes fe plaindre de fes violences, premièrement
à l’archevêque Theodoric , puis à Engelbert :
mais la confideration de la parenté les portoit à diffi-
muler le mal. Quelques années après le pape H ono-
rius & l’empereur Frideric fatiguez par les plaintes
des religieufes, en écrivirent des lettres prenantes à
Engelbert, qui avertir ferieufemenr le comte de fe
L i v r e s o i x a n t e - d i x - n e u v i e ’m e .
corriger : juiques à lui offrir une penfion fur fes propres
revenus , pourvû qu’il n’abufâc point de fon droit
d’avoüé. Mais loin d’en profiter il fe plaignit à fes
parens 8c à fes amis que l’archevêque vouloit le7 dé-
poüiller de fonbien, & ceux-ci l’échaufferentencore,
enforte qu’il réfolut la mort du prélat : fe fiant principalement
à fa puiffance &c à fes grandes alliances r
qui le m ettoient, ce lui fem bloit, en état de tout
entreprendre fans rien craindre.
L’abbé d’Ufpergquiécrivoit dansle même-temps,
marque encore une autre caufe qui encouragea Frideric
à cette entreprife : fçavoir l’indifcretion des prédicateurs
de la croifade, particulièrement de Jean de
l’ordre des freres Prêcheurs qui reprochoit aux hommes
leurs crimes d’une maniéré choquante, & avan-
qoit des maximes inoüies jufques alors. C’éroit apparemment
frere Jean le Teutonique depuis général de
l’ordre. L’abbé d’Ufperg continue : quoique ces maximes
puffent être foutenuës comme vraies, toutefois
elles ont produit beaucoup de maux : parce que les
auditeurs les ont prifes dans un autre fens ; & en font
devenus plus difpofez à commettre des crimes énormes,
comme le m eurtre d’Engelbert archevêque de
Cologne & de plufieurs prêtres. Car quelques-uns di-
foient : Je ferai des crimes, puifqu’enprenant la croix
je deviendrai innocent, & je fatisferai même pour les
crimes des autres. D ’où il eft arrivé que plufieurs fce-
lerats morts fans penitence, qui auroient été enterrez
dans les champs comme les bêtes, ont reçu la fépul-
ture ecclefiaftique. Ainfi parloit cet abbé.
Après la fête de la ToufTaints izzy. l’archevêque
de Cologne vint à Souft en Veftfalie pour traiter
E eee iij
A n . i z z j .
Ad an. m i 321.
Vit a PP. 0 râ\
PrAd.p. 99.
Vit a 11, c. %l