
¡7 IT" v^ me' d’-Aouft indiétion quatorzième qui eft l’atï
izz6.
Le pape craignant que s’il accepcoit la proportion
, l’empereur ne fe tînt pas à fon jugement, lui
renvoya l’archevêque de T yr chancelier du royaume
de Jerufalem ôi le maître de l’ordre Teutonique ,
qui l’étoient venu trouver de la part de l’empereur
& lui manda par eux , que lui & les cardinaux trou-
voient cette affaire trop difficile, & ne vouloient point
fe charger de 1 evenement. Mais l’empereur revint à
la charge , & proteftant de la fincerité de fes intentions
, il pria de nouveau le pape d’accepter la com-
miffion , & de traiter les Lombards comme ilsmé-
riteroient, s’ils ne vouloient pas fe foûmettre à fon?
jugement. Les Lombards de leur côté envoyèrent desdéputez
au pape-, & le firent arbitre de leur paix avec
l’empereur ; ainfi elle fut conclue aux conditions-
nicx.Girm. portées par une lettre du pape aux redeurs de la fo-
m. cieté de Lombardie, de la Marche & de la Romagne ,.
où il dit :
rx. ep. 440. On nous a reprefenté de la part de l'empereur,..
J •; , Bain. ». 16» que votre rfo c•i et? e1ija- empeAcThe/ /d e procéd1er comme.'
il avoit refolu contre l’herefie , dont on dit que le
païs eft infedé,. d’y relever la liberté ecclefiaftique'
opprimée . ,.& de procurer le fecours de la terre-fain-
te ; & que contre le droit & la dignité de l’empire
on avoit refufé de lui rendre les pnfonniers. Sur
ces remontrances & les autres faites des deux cotez,,
nous avons ordonné , que l’empereur remettra à tous
ceux de vôtre focieté tout reffentiment des injures,
Ôi révoquera toutes les fentences & conftitutions
faites contre-eux & touj^ce qui s’en eft enfuvi : ■par>-
L i v r e s o i x a n t e -d i x -n e u v i e ’m e . ¿ 17
■ticulieremcnt l’ordonnance contre l’école de Boulogne.
D’autre part ceux de la focieté fourniront à
l’empereur pendant deux ans à. leurs dépens quatre
cens chevaliers, pour le fecours de la terre-fainte ,
feront la paix avec les villes, les lieux Si lesperfonnes
attachées à l’empereur, Si révoqueront toutes fentences
Si ordonnances contraires, ils obferveronc
inviolablement toutes les conftitutions Si les loix
publiées par l’églife Romaine, ou par les empereurs
contre les heretiques , Si révoqueront tous ftatuts
faits contre la liberté ecclefiaftique. C ’eft lafubftan-
cc de cette lettre du pape dattée du cinquième de
Janvier 1 1 1 7 .
■ Pour entendre ce qui eft dit dans ce traité touchant
l’école de Boulogne , il faut fçavoir que dès
l’année HZ4. au mois de Juillet l’empereur Fride-
riç irrité contre cette ville , une des plus confiderar-
bles de la focieté de Lombardie , voulut ruiner ou
du moins affoibhr fon école -, qui étoit la principale
fource de fa puiifance. Pour cet effet il établit
à Napies une étude generale , ou comme nous
parlons aujourd’hui une univerfité : en laquelle il
mit pour premier refteur un doéteur nommé Pierre
d’Hibernie, avec une penfion annuelle de douze
onces d’or. Il promit d’y attirer d’excellens maîtres
, Si de les. biens recompenfer ; Si invita les é-
coliers à y venir de toutes parts , leur promettant
toutes fortes de commoditez tant pour les loge-
mens que pour les vivres : enfin il défendit à tous
fes fujets d’aller étudier ailleurs , même dans le
royaume , Si leur enjoignic de fe rendre à Napies
dans la S. Michel, c’eft-à-dire, trois mois après là
K k k k ij
A n .'i i z 7.
P ic . S . Gernt.
1 1x4.
. Sigon. hif. Bon.
D u B oulai to. 3 ,
p. I l S»
P etr. de Vineis.
' L ib . I I I .E p . lQ .
I I . 1 2 . 1 3 ,