
 n7 i 2.o 8~. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
' il mourut le feptiéme de Septembre l’an iz ii.fixiéme
de fon epifcopat, cinquante-huitième de ion âge; &c
on lui attribuaplufieurs miracles faits pendant fa vie
& après fa mort.
Interdit fur En Angleterre les trois evêques de Londres, d’Eli
suffit, i. ^ Vorcheftre exécutant la commiflion du pape,
m«k. tu» m. allèrent trouver le roi Jean , lui expoferent l’ordre
qu ilsavoient reçu, 8c le prièrent avec larmes de ra-
peller 1
archeveque 8c les moines de Cantorberi,pour
éviter 1 interdit 8c aflfurerfa puiiTance temporelle Ôc
fonfalut. Le roi en furie les in te r rom p itd it des injures
au pape 8c aux cardinaux ; Si jura par les dents
deDieu,que fî ces prélats oud autresjettoient l’interdit
fut fes terres, il envoieroit auffi-tot au pape tous
les prélats Si tout le clergé d’Angleterre Si confifque-
roit tous leurs biens. Il ajouta qu’il feroit arracher les
yeux 8c couper le nez a tous les Romains qui fe trou-
veroient dans fes états, 8c les renvoïeroit à Rome,
afin qu’à ces marques on les diftinguâc de toutes les
autres nations. Enfin il commanda aux trois évêques
de fe retirer promptement de fa prefence, s’ils vou-
loient mettreleurs perfonnes en fureté.
Les évêques fe retirèrent 8c defefperant deconver-
tir le roi, le carême fuivant le lundi de la Paillon qui
cette année 1 208. étoit le vingt-quatrième de Mars,
ils mirent toute l’Angleterre en interdit; 8c il fut in-
violablementobferve, nonobftant to#s privilèges }
t.ef.Ki. comme le pape 1 avoit expreiTement ordonné. On
celfa donc en Angleterre toute fondfcion ecclefiafti-
que: excepté la confeffion, le viatique 8c le baptême
desenfans. On emportoit les corps morts hors des
villes 8c des villages , &c on les enterroit comme des
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chiens dans les chemins & dans les foifez, fans prie-
res ni mihiftere de prêtres. Les trois évêques qui
avoicntprononcé l’interdit fe retirèrent fecretement
d’Angleterre : fçavoir Guillaume de Londres, Eufta-
che d’Eli ÔcMauger de Vorcheftre, 8c avec euxjof-
ièlin deBath 8c Gilles d’Herford:jugeant plus à propos
d’éviter pour un tems la fureur du roi, que de de- i
meurer fans fruit dans un pais interdit ; mais fous ce
prétexte les prélats demeurèrent long-tems deçà la
mer, vivant dans toutes fortes de délices.
Cependant le roi Jean ne pouvant fouffrir les clameurs
publiques, que l’interdit excitoit contre lui
envoia au pape l’abbé de Beaulieu,avec une lettre de
créance, offrant de recevoir Eftienne de Langton «
pour archevêque de Cantorberi, avecaffurancedelui Xl-wft- affaire
reftitution 8c aux moines de ce qu’il leur avoit
ôté. Mais comme il ne pouvoir encore fe reioudre à
lui donner fes bonnes grâces r il ne vouloir pas lui
donner lesregales, il les refignoit entre les mains du
pape, pour les conférer à l’archevêque comme il lui
plairoit.Le pape accepta la propofition,8c manda aux
trois évêques de Londres, d’Eli, de Vorcheftre, qu’après
avoir pris leurs iûretez-du côté du ro i, ils donnaient
les regaies à l’archevêque , lefiffent venir à
ion églife ôc levaient l’iuterdit. Le pape en donna
avis à l’archevêque qui ateendoit en Flandres , l’exhortant
à bien vivre avec le roi.La lettre eft du vingt'
feptiéme de Mai 1208,
Cette négociation fut fans effec, 8c cependant le
roi Jean craignantque le pape n’en vint juiques à l’excommunier
nommément, 8c abfoudrelesfeigneurs p<n. ’
d’Angletetre du ferment de fidélité : voulut prendre IiaS-*"***'