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A N. i 1 zo ban ^ l’empire, & obligez à la reftitution du triple.'
• Quiconque pourfuivra une perfonne ecclefiaftique
devant un juge feculier, foit au civil, foit au criminel,
perdra fon droit, & le juge fa jurifdi&ion. De même
s'il refufe de rendre jufticeà un clerc après trois requi-
fitions. .Les Patarins, Leoniftes , Arnaldiftes & autres
hérétiques font déclarez infâmes, défiez & bannis :
leurs biens confifquez & leurs enfans exclus de leur
fucceifion. On ajoute la plupart des claufes portées
P f ,lc decrec du dernier concile de Latran contre les
«.0. heretiques ; puis quelques ordonnances en faveur de
ceux qui font naufrage, des étrangers mourant en
voiage & des laboureurs. Enfin le pape confirme cette
conftitution de l’empereur.
te X“ e’ reife CePendant le pape travailloit de, tous cotez à en-
ïa croifàde. voïer du fecours a Damiete. II écrivit à l'archevêque
£ ». I. de Roüen & à fes fuffragans de faire marcher par tou-
v»cei.t*r.i P. te la province des prédicateurs, pour exciter les croi,
f-t- K7; fez a prendre les armes, Conrad de Reifemberg fon
légat en Allemagne auparavant doïen de Spire &
chanoine de Maïence venoit d’être élû évêque d’Hil-
desheim : mais le pape lui recommanda que fa nouvelle
dignité ne lui fît pas négliger la prédication de
£M«o. la croifade. En Italie il fit fon légat pour la croifade
le cardinal Hugolin évêque d’.Oftie, qu’il jugea le
plus propre à y exciter les peuples par fon zele éclairé
& par fa vie exemplaire. La lettre par laquelle il le
recommande aux évêques d’Italie, eft du quatorzième
4p.Hen.Ep.Aio. de Mars ij.2.1. mais dès le dix de Février l’empereur
Frideric qui étoit à Salcrnc écrivit au cardinal
Hugolin une lettre ou il dit, que pour favorifer une
fi pieufe & fi utjle .eBtreprife, il lui dpnpe un plein?
L i v r e s o i x a n t e -d i x -h u i t i e ’m e . ; i y
pouvoir d’abfoudredans les terres de fa légation ceux ^
qui font au ban de l’empire, comme n’aïantrien plus
à coeur que l’affaire de la croifade. Il témoigne le même
empreffement dans une lettre aux Milanois, où il Ep.
les exhorte par des difeours magnifiques & affeétez
au fecours de la terre-fainte.
Cependant il differoit toûjours d’y aller lui-même,
comme on voit par les reproches que lui en fait le
pape dans une lettre du treizième de Ju in , où il dit : Ep
Plût à Dieu que vous vouluffiez confiderct avec
quelle impatience vous êtes attendu par l’églife Chrétienne
d’Outre-mer, & quelle efperance vous avez
donnée à Péglife univêrfelle , qui croit que vous
quitterez tout pour la recouvrance de Jerufalem, vu
principalement que Dieu vous en a donné tous les
moïens. Mais à prefent plufieurs murmurent de ce
que vous différez l’execution de votre voeu, & que
vous retenez lesgaleresque vous aviez fait armer fous
prétexte de les mener avec vous : au lieu que fi elles
paffoient à prefent, elles feroient d’un grand fecours
a l’armée chrétienne qui en manque. Il conclut en le
conjurant au nom deJ.C. qui eft la vérité même, d’être
fidele à fes promeffes & d’agir fincerement. L’empereur
répondit, que pour obéïr au pape il avoit envoie
à la terre-fainte quarante galeres qui fe trouvoient
prêtes fous la conduite du comte de Malthe & de
l’évêque de Catane. A quoi le pape répliqua, que fi
l’empereur avoit réfolu de ne point partir, U devoir
envoïer plutôt fes galeres qui auroient été alors d’une
bien plus grande utilité.
Au commencement de cette année 112 1. l’empereur
Frideriç étoit en Poüille, d’où il paffa en Sicile
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