
¿ 3 4 H i s t o i r e - E c c l e s i a s t i q u e .
. ^ cipalement que le légat vouloir, difoit-on , les f
1 1 1 contraindre , comme il avoit promis à la reine , em:
lui difant, qu’il lui donneroic jufques à leurythap-
pes, & la reine ne vouloir s’obliger ni à- un certain1
temps, ni à un certain nombre de chevaliers. Confi-
derant donc que cette libéralité fe tournoie en obligation
Si en fervitude, & craignant pour l’avenir : les>
chapitres des quatre provinces de Reims, de Sens, de
Tours &c de Roüen ont appelle au faint fiege. L ’aéfe-
d’appel étoit datte du mercredi avant la Pentecôte ,,
e’eft à-dire du vingt-fixiéme de Mai 12 17 . Le chapitre
de Paris ajoute, qu’après cet appel le légat les a Frappez
de cenfures eccleiiaftiqtfes, & qu’il a fait faifit
leurs biens par lés officiers du ro i, pour les contraindre
au paiement de cette décime. Le chapitre de Sens>
écrivit au pape à même fin.
i. Ef. ufj Le pape Grégoire répondit à ces plaintes par une'
"'n' n' i9' lettre où il dit entr’autres choies : Nous reconnoif-
fons que l’églifc Gallicane eft après le faint fiege le miroir
de toute la Chrétienté & l’appui inébranlable de la;
fo i: puifque dans lezelepour la religion& la dévotion*
au faint fiege elle ne fuit pas les autres églifes-, mais,,
qu’elle nous permette de le dire , elle les précédé.-
Aïant donc appris le préjudice que vous porte une
certaine ordonnance publiée à Sens par le cardinal!
Romain notre légat, nous en avons été fenfîblemenc
affligez ; nous lui avons fait par nos lettres une forte-
réprimandé comme il meritoit, & lui avons fermement
enjoint de révoquer inceffamment cette ordonnance.
Toutefois fur la remontrance du léOoat le
pape changea de conduite , & écrivit au. jeune roi*
Louis une, lettre où il dit : aïant oui fur l’appel des-
L i v r e s o i x a n t e - d i x - n e u v i e ’m e , ¿ 3 ;
chapitres quelques-uns de leurs députez & le cardinal
légat : aïant auffi confideré que pour une affaire
fi utile à l’é g life , il a eu par le droit de fa légation ,
l ’autorité de ftatuer ce qu’il voïoic être expédient,
joint le pouvoir fpecial qu’il en avoit reçu : nous
avons trouvé légitime &i fainte l’ordonnance & la
promeffe qu’il a laite au roi de l’avis de prefque tout
le concile de Bourges ; & par le confeil de nos freres
les cardinaux nous l’avons approuvée & ratifiée:
-voulant que conformément à la promeffe du légat
la décime vous foit entièrement païée. Cette lettre
eft du treizième de Novembre 1 1 1 7 .
Pendant le cours de cette affaire l’églife de Paris
.changea de pafteur par le décès de l’évêque Barthe-
lemi. Il avoit été chanoine & doïen de Chartres, il-
luftre par fa fcience, principalement dSns le droit
civil & canonique, reçommandable par la pureté de
fes moeurs & très-attentif aux affaires de fon églife
qu’il conduifît avec un grand fuccès. Son mérité le
fit élever fur le fiege de Paris au mois de Décembre
112.3. après la mort de Guillaume de Seignelai : mais
il ne le remplit qu’environ quatre ans, & mourut le
vingtième d’Oéfobre 12 2 7 . Son fucceifeur fut Guillaume
d’Auvergne natif d’Aurillac élevé dans l’école
de Paris, où il devint un des plus célébrés doèleurs.
Il ne fut élû évêque qu’au commencement de l’année
fuivante 112 8 . &c tint le fiege vingt-un ans.
Cependant le pape Grégoire reçut des lettres de
farchcvêque de Strigonie, qui lui mandoit l’ouverture
qu’il trouvoit à la converfion desCumains ou
Comains, peuple infidele qui habitoit vers la M oldavie
& l’embouchure du Danube, L ’archevêque di-
L l l l ij
x x x iv :
Guillaume d’Auvergne
évêque de
Paris,
Elog. to, z.Anct-
clet. M à b ill, p,
608.
Dubois , hijt.
Petrif. lib .x v . c. 1.
S u p .l. LXXVlil.
H»
XXXV,
Comains co«-'
vertis.
D u Çunge fui"
Ville-Hard.p. 336.