
A n. ilo o .
X X X I.
Fin de S. Hugues
de Lincolne.
yitae.t. ftp.Sur.
17. $ïov.
e. 18.
Roger, p.% 11.
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7'S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e }
die & avoit efte médiateur de la paix entre le roiî
Philipe&leroi Jean. Il vint enfuite à une Char-:
treuie,dù on luy demanda comment cette paixs’é-;
toit faite. Il fut affligé de cette qucftion & répondit:
Quoi qu’il foit permis aux évêques d’entendre &c de
rapporter des nouvelles, il n’eft pas permis aux moines
de faire de même. Au retour de ce voyage il demeura
malade à Londres de la fièvre quarte ; & comme
on l’avertiffoit de faire fon teftament.: Cette coû-
tumejdit-il, me déplaift quoy qu’introduite par tout
dans l’églife. Je n’ai jamais rien eu 8c n’ai rien qui
n’appartienne à l’églife dont je fuis chargé : toutefois
de peur que lefifcnes’en faififle , qu’on donne
aux pauvres tout ce que je poffede, Le roi Jean l’étant
venu voir coufirma fon teftament ; ôc promit
devantDicu qu’à l’avenir il autoriferoit les teftamens
des prélats.
Le Saint évêque n’étant plus occupé que de la
priere demanda l’extrême-onébion & la reçut le
jour de S. Mathieu vingt-unième de Septembre, qui
étoit le jour de lonfà'êre. Il vécût toutefois encore
prèsdedeufc mois, 8c ordonna qu’après fa mort on
le portât à Lincolne pour l’enterrer dans facathedra-
le.Il mourut donc,à Londres le jeudi feiziéme de Novembre
12.00. âgé de foixante ans, après quinze ans
d’épifcopar. On remarque entre fes vertus l’exaéfi-
tude à dire l’office aux heures prefcrites : fans que ja mais
on pût luy perfuader de prévenir ou différer.
Jufques-là quelorfqu’iltraitoit des plus grandes affaires,
comme les autres fortoien t quelquefois pour
confulter , ilfortoirpour s’acquitter de ce devoir,
Ü-toftque l’heure en étoit venue: ayant appris dfs
L i v r e s o i x s n t e -q u i n z i e ' m e . 79 An
Chartreux à preferer l’office divin atout le refte.
Pendant cinq jours que dura le convoy pour le
porter a Lincolne le concours du peuple fut très- tà*
grand , & les plus robuftes s’empreiFoient à porter
tour à tour le faintcorps.il y avoit en cette ville une
grande affemblée d’évêques Sc de feigneurs à l’occa-
fion de l’hommage que Guillaume roi d’Ecoffe rendit
à Jean roi d’Angleterre : trois archevêques s’y
trouvèrent, fçavoir Hubert de Cantorberi, Jean de
Dublin, Bernard d’un autre fiege, quatorze évêques,
plus de cent abbez : tous ces prélats 2c ces feigneurs
affifterent avec les deux rois aux funérailles de l’c-
vêque de Lincolne, 8c le roi d’Angleterre le porta
lui-même fur fes épaules. Il avoit fait plufieurs mi- mftti. tarif.
racles de fon vivant, 8c il en fit grand nombre après Martyr.R. 17-
fa mort : auffi fut-il canonifé vingt ans après par le s°v'
pape Honorius III. 8c l’églife honore fa mémoire le
dix-feptiéme de Novembre.
Dans le trajté de paix que le roi Jean avoit fait
avec le roi Philippe, Tean avoit promis de ne don- darc ?0,ur„Ot"
I l ' J . . 1 * •< ton roi des Ro - ner aucun iecours ni d hommes ni d argent a Otton mains,
fon neveu pour parvenir à l’empire. Orton de Saxe
étoit fils de Mathilde d’Angleterre fceur des rois R ichard
& Jean ; 8c Richard luy avoit laiflé les corniez
d’Yorc 8c de Poitu , 8c les deux tiers de fon trc- p.»°z.
for: mais le roijean refufoit deluy rien donner à cau-
fedu ferment qu’il avoitfaitau roideFrance de ne
point fecourirOcton.Otton s’en plaignit au pape In- imrnocent,
qui écrivit au roi d’Angleterre de payer à
fonneveu cet argent qu’il-luy devoir en vertu du
teftament du roi Richard : finon qu’il employeroit
ion autorité pour luy faire rendre juftice. En même