
A n. I i ?8.
Append. Mar-
cce.
Hifp, «.487#
episî. 9 1.
Roder ic , v u .c*
m ;
9p. 99*
G eft a inn, J8,
IX.
Ordre des T r i
Ditaires.
12, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
feul de la commiffion. L’année precedente 1197.
Pierre II. roi d’Arragon peu après fon avenement'
à la couronne fie une conftitution contre les Vau-
d o is , par laquelle il ordonne à tous les viguiers ,
baïles 8c autres officiers de les chaffer du pais dans
un certain terme , fous peine s’ils ne fortoient d’être
brûlez 8c leurs biens confifquez. L’ordonnance
fut faite en prefence de Raimond archevêque de
Tarragone, des évêques 8c des feigneurs du païs.
L’occafion d’envoyer Rainier en Efpagne étoit
qu’Alfonfe roi de Léon avoitépouféBerengere fille
d’Alfonfe roi de Caftille foncoufin germain ; 8c le
pape lui avôit ordonné de la quitter. Rainier avoit
donc commiifion de reïterer aux deux rois.l’ordrede
rompre ce mariage» 8c s’ils n’obéiffoient pas ¡les excommunier
8c mettre leurs terres en interdit- Il
étoit auili chargé d’exiger du roi de Portugal le tribut
de cent pefans 8c de quatre onces d’or qu’il devoir
au S. fiege, fuivant la prétention du pape. Rainier
étant arrivé en Efpagne fit deux monitionsau
roi de Léon de quitter Berengere ¡ puis l’affignaàun
lieu 8c un jour certain pour comparaître devant lui;
8c comme il ne fe prefenca point, Rainier prononça
l’excommunication contre fa per-fonne 8t l’interdit
fur tout fon royaume. Mais il ne porta aucune cen-
fure contre le roi de Càflille, parce qu’il fe fournit
aux ordres du pape, Sc déclara qu’il étoit prêt à re^
cevoir fa fille fi on lui rendoit.
Sur la fin de l’am 198. le pape Innocent confirma
la réglé de l’ordre de la Sainte Trinité pour la
rédemption des captifs; comme il’ paroîc par la
bulle adreffée à Jean de Mata , qui fut le premier
L l VRE SOIXANT E -QUÎNZ IE ’ ME. 13
de leurs miniftres, car c ’eft ainfi qu’ils nomment
leurs fuperieurs. Il eroit né en 1160. au bourg de
Faucon a l’extrémité de la Provence; & fit fes premières
études à A ix , d’où étant revenu chez fonpe-
re il fe retira dans un petit ermitage voifin pour fe
donner tout entier aux exercices de pieté. Mais fe
trouvant trop expofé aux vifites de les proches, il
quitta le païs avec l'agrément de fon pere-, pour
venir à Paris étudier en théologie : où il réüiîïi tellement
qu’ayant paffé par touslesdegrezil futfait
doéteur. Enfuite ayant entendu parler d'un faint
ermi'tenommé Eelixde Valois: il l’ailatrouverdans
fa folitude qui étoit Cerfroi prés Gandelu au dioccfe
de Meaux; 8c ils y vécurent enfemble, occupez
principalement de la priere ôcpratiqùant de grandes
aufteritez;
Un jour Jean de Mata communiqua à Félix le
deffein qu’il avoit conçeu lorfqu’ildit fa première
meiTe , de feconfacrer à la délivrance des Chrétiens
captifs chez les infidelles, dont le nombre étoit
très-grand fur tout depuis les croifades; & Jean
comme Provençal en étoit plus touché qu’un autre.
Félix goûta ce deffein; 8c après avoir jeûné & prié
a cette intention ils crurent reconnoître quec’étoit
la volonté de Dieu , & réfolurent d’aller à Rome demander
l’approbation du pape. Ils fe mirent en
chemin vers la fin de l’an 119 7 au fort de l’hiver
& arrivèrent à Rome au mois de Janvier fuivant,
incontinent après léleéfion d’innocent III. Jean de
Mata lui ayant expliqué fon deffein & prié de l’au-
torifer , le pape pour en être mieux informé le renvoya
à l’évêque de Paris 8c à l’abbé de SaintVidor:
A n. 1 1^8.
Rai île t. 8. Février.