
» -----— 264 H i s t o i r e E ç e l e s i a s . t iq u e :
An. 120?- prefentezprès de trente ans auparavant,au.pape Lu-
jOh Vrft'rg. dus III. pour faire approuver leur infticuc mais il
m>,«. le refufa , y trouvant quelques pratiques fuperftitieu-,
fes, comme de porter leurs fouliers ouverts par def-
fus., enforte qu’ils fembloient marcher nuds: pieds :
d'avoir les cheveux coupez comme les fecqliers, quoi
qu'ils portaffent des chapes de Religieux , &C de mat-,
s i h . e t . , 4 . cher accompagnés de femmes , avec lefquelles ils lo-
geoient en merne maifon 5c acequ on difoit enixic-
me lit. Le pape Innocent ne'laiiTa pas d’approuver
la focieté de Bernard, après leur avoir fait faire y ne
abjuration femblableà celle de Durand, ôc leur avoir
«y. v, kjsj fait promettre entre autres choies d'éviter toute fréquentation
fufpe&e des femmes, puifqu’ils faifoient
profeffion de continence,. La lettre eft du 14.de Juin
12 10 .le pape confirma encore l’inftitut de Bernard par
une bulle du vingt-troifiéme de juillet 111.2. portant
expreffément que les freres ôc les iceurs ne couefee-;
r,ont point, e» même maifon & ne mangeront;point
à même table,
Entre les erreurs que l’on rcprochoit à Bernard
étoit celle dedire qu’il étoitpermisauxfemmes d’en-
feigner l’évangile dans 1 eglife. Or je trouve dans le
même tems en Efpagne des abbeffes qui donnoie.at
la benediétion à leurs religieufes, entendoient leurs
confeffions, & prcchoient publiquement lifant l’évangile.
Ceft ce qui paroît; par 1 la lettre d u . pape
dudixiémedeDecembredelamêmeannéeiiiOjadref-
fée aux évêques de Palencia ôc de Burgos,:dans içs
nui. ef. }»7- dioceies defquels étoientees; abbeffes ; fica l’abbcdc
Morimond,. ce qui fait juger quelles étoientide; fa
filiation daps l’ordre 4 © Cifteaux,
Cependant
L i v r e * 0 i x a n t e -s e i z i e’m e . 265
Cependant le roi Otton n’ayant plus de compétiteur,
refolut de fe faire couronner empereur, ôc pour
cet cffecil tint unedietegenerale à Haguenau pendant
le carême de l’année 120g. où il déclara, qu’il
vouloir marcher en Italie. Pour prévenir de nouvelles
1 divifions ôc réunir les deux familles de Saxe ôc de
Suaube, l’aifemblée jugea qu’Otron devoitépoufer
la fille du defune roi Philippe, comme on avoit déjà
I propofé du vivant de ce prince : mais parce qu’il y
avoit parenté entr-eux, il falloit diipenfe du pape,
I ôcill’avoic promiie à Otton dès la fin de l’année pré-
I cedente. Il chargea de l’execucion-de cette difpenfe
I les deux cardinaux qu’il avoit envoïez légats en Allemagne,
Hugolin 5c Léon; 5c quand ils fe furent
rendus auprès du roiOtton, ce prince tint une autre
diete ou cour generaleà Viribourg le jour de l’Oéfavc
delà Pentecôte, qui cette année 120?. fut le vingt-
[ cinquième de Juin. Outre les feigneurs Allemans il
s’y trouva des députez des villes d’Italie pour offrir
àOtcon leurfoumiflion. Ons’affembladans le palais,
I le roi monta fur fon trône ayant les deux cardinaux
à fes côtez 5c les feigneurs affis à l’entour. Le cardinal
Hugolin commença à parler fur le mariage qui étoit
le fujet de l’affemblée, ordonnant au roi par l’autori-
H te du iaint fiege de l’accomplir pour le bien de la
paix. Il partait Latin, 5c l’évêque de Viribourg lui
lervoit d’interprete.
Le roi ayant témoigné qu’il y confentoit de bon
coeur, l’abbé de Morimond fe leva , 6c parlant au
nom de tous les abbez, tant de fon ordre que de Clu-
gni: il dit que ce mariage étant contre les loix de
l ’églife, ne pouvoir fe contra&er fans péché,quoi-
TW X V I . L l
An. 1209.
X L IX .
Fiançailles du
roi Otton.
O tte, S. Tlaf
c* 51.
Negot tp. 169: