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JV .E p . 7.
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XXXV.
F re r e . Elie
r-of-,
y&i. I 2.20. n.
5°° H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
10> entre fes freres que par fon auilerité,fon
abftinence, les veilles & les autres mortifications r
étant du refte le premier à toutes les obfervances.
Il corrigeait les freres avec autant de difcretion que
de fcvérité. S’il en voyoit un tomber dans quelque
faute , il la difhmuloit pour lors , & prenoit fon
temps pour le reprendre avec douceur, & lui faire
avoiier fa faute , puis il le confoloit avec une ten-
dreffe de mere. Il n’y avoit prefque point de jour
quil ne fît aux freres un fermon ou une conférence r
mais avec une dévotion û touchante, qu’il les faifoit
fondre en larmes.
La ville de Boulogne ayant fait quelques ffatuts
qui diminuoienc les privilèges de ceux quiétudioient
s & qui enfeignoient danscetre fameufe.école : le pape.
Hononus cafla ces ffatuts; & en fit des reproches aux
cicoyens. C eft, dit-il, l’étude des bonnes lettres, qui
outre une infinité d’autres avantages , a rendu vôtre
ville célébré par tout le monde. On y diflribuë la.
nourriture des efprits ; & on éleve au gouvernement
ceux qui y ont puiféla do&rine. C ’eft pourquoi loin
de vexer les etudians, vous devez les prévenir parles-
honneurs, eonfîderant que c’eft gratuitement qu’ils
ont choifi vôtre ville pour y établir les études, & que:
de mediocrequ’elle étoit auparavant,ils l’ont rendue;
la plus riche de la province.
S. François à fon retour d’Egypte arrivant à Veni-
1?. convoiîu/a un chapitre général pour la S. Michel
de cette année iz.zo. a Aihfe. Yétantarrivé, il reçût
la confirmation des plaintes qu’on lui avoir faites
pendant ion abfence contre frere Elie , qu’il avoit
laide fon vicaire général. Il en vit lui-même la preu-
L i v r e s o j x a ^ n î t e - d i x - î h u i t t e ’s m - è . yav
ve , car Elie ofa bien fe: prefenter devant lui avec un
habit plus propre & d’une meilleure étoffe que les
autres;, un capuce:plus long, comme portoient alors
les gens du monde^des manches;larges &uûe démar^
chc peu modefte.iErançois fans dire autre ichofe , le-
pria devant tous les afliftans, de lui prêter fon habic
pour un moment. Elie n’ofa lerefufer , & s’étant.re.-.
tiré en un coin., il.ôtafon habit & lelui Apporta. Fran-;
çois s’en revêtit par-deilus le fien , le pliffa dc bonne
grâce autour delà ceinture , releva le capuce fur fa;
tête d’une maniéré fiere.-puis marchantàgrandspas,;
latête haute & la poitrine élevée, il falua la compagnie
en difant d’une voix forte : Dieu vouseOaide bonnés
gens. Il fitainfi trois OU: quatre'rours aumilieu
d’eux : puis ôtant cet habit avec indignation , il le jet-
ta loin de lui par mépris ; & fe tournant vers frere Elie.:
Voilà’, dit-:il,;comme marcheront les freres bâtards
de nôtre religion. Enfuite changeant l’air: de fon vi-
fage, reprenant fa poflure modefte ; & marchant
humblement avec fon habit pauvre & déchiré, il dit
quelques paroles d’édification, & ajoûta : Voilàladé-i
marche des véritables freres Mineurs. Enfin il rcvo-,
qua rout cequ’Elieavoit introduit de-nouveau dans..
l’ordre , excepté la défenfe de manger de la viande ^
qu’il toléra pour un temps , afin qu’on ne crut pas;
qu’il favorifoit La gourmandife. ’
Ilairemblale chapitregeneralàla S. Michel comme
il l’a voit indiqué & ¡y déchargea frere Elie du vicariat
, mettant à fa place Pierre de Catane fon fécond
difciple. It rémie entre fes mains le gouvernement
des freres, auquel ilne.-croyott p 1 us.pouvoir fuf fire
à caufe delleur multitude &.de fes infirmicez;; Ayant:
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An . 12.2.0-