
A n. 12.01.
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de carême l’an 1201. Ils furent très-bien reçus par le
duc Henri Dandole, 8c firent avec lui 8c ion confeil
un traité par lequel les Vénitiens devoient fournir
aux croifez des bâtimens fuffifants pour paifer quatre
mille cinq cens chevaliers Scautant de chevaux,neuf
mille écuyers 8c vingt mille hommes de pied , avec
des vivres pour neuf mois; le tout moyennant
8 5000. marcs d’argent. Ce traité ayant été aprouvé
par le peuple affemblé dans la chapelle de S. Marc,
fut envoyé à Rome pour être confirmé par le pape
Innocent: qui prévoyant ce qui pouvoit arriver, répondit
qu’il confirmerait le traité, à condition que
les croifez ne feraient aucun mal aux Chrétiens, s’ils
ne leurempêchoient malicieufement le paifage, ou
ne les qbligeoicnt en quelque autre maniéré à les attaquer
; auquel cas même ils ne le pourraient faire
fans confulter le S. Siege : mais les Vénitiens ne voulurent
point accepter à ces conditions la confirma-,
tion du traité.
Geofroy de Villehardoüin chef de la députation
partit enfuite de Venife pour revenir enFrance:mais
quand il arriva à Traies il trouva le comte de Champagne
fon maître malade , 8c ce prince mourut peu
après versla Pentecôte , qui cette année i *.o i . futle
treizième de Mai,à l’âge de vingt-cinq ans. Il ordonna
en mourant que l’argent qu’il avoit amaiTépour
la croifade fût employé à cette oeuvre. A fa place les
Seigneurs croifez offrirent le commandement à Eu-
de IV. duc de Bourgogne 8c à Thibaud comte de
Barleduc , qui le refuierent : enfin ils envoyèrent
prier Bonifacc II. marquis de Montferrat de fe mettre
à leur tête. Il l’accepta, vint en France, 8c fe ren-
L i v k r S o i x a n t e - q u i n z i e ' m e . 9 7
,dità Soiffonsoù s’affemblerent en grand nombre les
feigneurs croifez. Le marquis Boniface reçut la croix
des mains de l’évêque de Soiflons , de Foulques de
Neüilli Sc de deux abbez de Çifteaux qu’il avoit amenez
de fon païs. Ils la lui attachèrent à l’épaule dans
l’églife de l’abbaye de N. D. Ayant auffi pris le commandement
de la croifade, il partit pour retourner
chez lui 8c fe préparer au voïage , 8c paifa a Çifteaux
où fe tenoic le chapitre général à la fainte croix en
Septembre. Làfe trouvèrent plufieurs feigneurs qui
fe croiferent, entre-autres Gautier II. evequed Aucun.
Foulques mourut au mois de May de l’annee fui-
vante 1102 . enfaparoiflede Neiiilli fur Marne 8c y
fut enterté.
Son difciple Euftache abbé de Flaix retourna en
Angleterre l’an non 8c recommença à prêcher de
ville en ville comme il avoit fait l’année précédente,
pour empêcher que l’on tint marche le dimanche,
ilpublioic une lettre, que l’on difoit etre venue du
ciel8cavoit été trouvée a Jcrufalem fur un autel,
8c reçue par le patriarche 8C par un archeveqüe
nommé Acarias. Elleetoit écrite au nom de Dieu,
que l’on y faifoit parler pour exhorter le peuple à
penitence, 5c principalement à l’obfervation du dimanche,
avec de terribles menaces. L abbe Euftache
vint à Yorcoùil fut reçu avec honneur par 1
archevêque
Geofroi, par le clergé 8c le peuple de la vil-î
le , 8c ayant prêché il donna au peuple penitence
8c abfolution pour avoir mal obfervé-les dimanches
8c les feftes, à condition qu’à l’avenir ils les obfer-
veroient mieux, à compter depuis l’heure de none
du famedi jufques au foleil levé du lundi, dans
Tome X V i. N
Chr.Rob.AutijT,
an. 1102.»
X I.
Obfcrvaciot»
du Dimanche.
Roger. Hoved"