
A N. 1 1 1 7 .
c. 2.0.
G u i l l . P o d . L . g:
57-3S-3?•
Chr. G ,
XXXIII.
Plainte du clergé
de France fur
jjne decirae.
A p . R ain . ii-1 7 -
p . 5 6.
G ail. Chr. to. U
f 'p l°
6 3 1 H i s t o i r e E c ç l e s i a s t i q u e .
tiques & leurs fauteurs ; & on déclarera tant leurs
perfonnes que leurs biens expofez au premier occupant.
Enfin il eft ordonné que le concile provincial
fe tiendra tous les ans le quatrième dimanche dff
carême..
Après ce concile l’archevêque de Narbonne Pierre
Amelin , Foulques évêque deTouloufe&Bernard
évêque de Carcaffonne fe rendirent à l’armée , que
çomm.andoit Imbert dcBeaujeucontre le comte Raj-
mond & les Albigeois, à laquelle le roi Loiiis ou
plûtôt la reine Blanche Ci mere , qui gouvernoiç
pendant fon bas âge, envoya plufieurs évêques &Ç
plufieurs chevaliers, & les archevêques d’Auch &Ç
de Bourdeaux s’y joignirent. A la S. Jean cette armée
des croifez marcha vers Touloufe & campa a
Pech-Almeri, d’où ils enyoyoient tous les matins
des travailleurs bien efeortez abattre lesfortereffes,
Coupe r les vignes & faucher les bleds. Ce dégât affligea
tellement les Touloufains, qu’ils écouterent les
proportions de paix qui leur furent faites de la part
du légat Romain, par Elle Guerin abbé de Grand-1
felve , venu de France pour cet effet ; & on convint
de s’adernbjer à Meaux l ’année fujvante afin de con^
dure le traité.
Pour foûtenir les frais de cette guerre , le légaf
Romain voulut obliger le clergé de France à continuer
le payement d’une décime , qu’il avoit protnifs
au roi Loiiis V I I I . pour cinq ans. Le clergé s’enplai-
gnit amerement au pape ; & nous avons fur ce fujet la
lettre du chapitre de Paris, à la tête duquel étoit alors
le doyen Philippe de Nemours depuis évêque de Chaulons.
Çette lettre commence ainij ? Si Dieu avoit
referyl
L i v r e s o i x a n t e -d i x -n e u v i e ’m e . 633
ïefervé à fon peuple un autre Jeremie pour en déplorer
la fervitude : il ne fe contenteroit pas de le
faireipar quatre alphabets, & félon la nouveauté du
crime , il inventeroit une nouvelleefpece de lamentation.
Et enfuite : Le légat aiant affemblé à Bourges
un concile de toute fa légation, les députez des chapitres
s’y trouvèrent pour rapporter à leurs compagnies
ce qui y feroitréfolu touchant l’affaire des A lbigeois,
mais fans avoir reçu de pouvoir pour con-
fentir à rien. Quand donc le légat les confulta fur la
maniéré de la fubvention -, &c leur voulut perfuader
<Jue l’on païât la décime des biens de l’églife pendant
cinq ans, fi le roi alloit en perfonne à cette guerre : ils
dirent, qu’ils ne pouvoiem exceder leur pouvoir,
qu’ils ne répondroient que pour eux , & non pouc
leurs chapitres. Mais il leur paroiffoit utile de païer
cette décime fi le roi ne vouloit pas marcher autreâ
ment : fçaehant combien faprcfence étoit neceffaire à
cette entreprife. Les chapitres donc voïant avec quelle
ferveur le roi s’y étoit engagé, païerent la moitié d’une
décime, non fous le nom de décime, mais de fubfide
Volontaire ; par pure libéralité &i fans y être obligez
par aucune promeffe. Et ils en auroient de bon coeur
paie davantage , fi Dieu eût confervé le roi en vie &c
dans la même réfolution.
Mais depuis la mort de ce prince, tout ce que le
légat peut avoir fait avec la reine , ce qu’il a ordonné
ou promis, a été fait fans demander le confente-
ment des chapitres. C’eii pourquoi ne Voïant perfonne
qui pût conduire cette guerre avec le même
avantage qu’auparavant, ils n’ont point trouvé raisonnable
de païer la décime de cinq ans : vû prin-
Tome X V I . i l 1
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