
A n . 12,14.
T>ucloefne to. y.
'-§WÈ To. x i ; conc.f. 807»
3 es H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
trer dans leur ville. Il demeura donc pendant le concile
dans un château voifin appartenant à levêque da
Maguelone, c’eft-à-dire de Montpellier; & il fe ren-
doit tous les jours à la maifon des Templiers hors les-
murailles de la ville, où les évêques venoient lui parler
quand il étoit befoin. Le légat fit l'ouverture du
concile par un fermon dans leglife de Notre- Dame :
puis il fit venir les prélats à fon logis-, & leur dit : Je
vous conjure par le jugement de Dieu & par l’obéïi-
fance que vous d'evefc à l'églife Romaine, de me donner
un confeil fidel furie choix de celuià qui doit être-
donnée la ville de Touloufe & les autçes places con-
quifes par les croifez. Les prélats délibérèrent longtemps
chacun avec les abbez de fon diocefe & lesclerc^
de fa confiance ; &r enfin ils convinrent tous de choi-
fir le comte de Montfort. Auffitoc ils prièrent inf-
tamment le légat de lui donner toutes les terres dont
il s’agiiToit : mais aïant eu recours à la commiiïion dm
légat, on trouva qu’il ne le pouvoit faire fans confulter
le pape. C’eit pourquoi d’un commun avis on envoïa-:
à Rome Bernard archevêque d’Embrun avec des lettres
du légat & des prélats, pour fupplier le pape de’
leur accorder pourfcigncurSimon comte deMontfort.
Ce concile de Montpellier fit quarante-fix canons,,
dont le premier porte en fubftance ¡Nousavons fou-
vent reçu, des plaintes de la part des laïques touchant
les habits immodeftes de quelques religieux ou ec-
ekfiaftiques feculiers. Ils en font tellement icanda-
Hfez, que non-feulement ils ne refpeélent point ces
écclefiaftiqucs, mais ils leur font plufieurs vexations^,
ne croïant pas leur devoir déférer plus qu’à des laïques,
puifqu’ils ne s’en diftinguent qu’en ce qüïls font
L i v r e s o i x a n t e -d i x -s e p t i e ’jvîe.
plus déréglez. C’cft pourquoi nous ordonnons que ^ ^
les évêques portent des habits longs, & par deiTus une
chemife, c’eft-à-dire un rochet, quand ils fortent à
pied de chez eux, & même dans la maifon quand ils
donnent audience à des étrangers. Défenfe aux clerc^ « |f.
de porter des habits rougçs ou verds. Les chanoines c.ie.
réguliers porteront toujours le furplis. Defenfe aux c.7.;
évêques & aux clercs d’avoir des oifeaux pour lachaf-
fe, ou les porter fur le poing.
Défenfe aux chapitres de recevoir des laïques pour
chanoines ou confrères, & leur donner la prebende
ou diftribution canonicale du pain & du vin. Nous
voïons un refte de cet ufage en quelques églifes, qui
comptent entre leurs chanoines les rois ou d autres
feigneurs. Le concile continue : On ne donnera point jgb
de cures à de jeunes garçons, ou a des clercs qui n ont
que les moindres ordres. Defenfe a tous religieux d a- À*,
voir rien en propre, même avec la permiflion des fu*
perieurs, puifqu’ils n’ont pas pouvoir de le permettre.*
On ne donnera pas même à un religieux une certaine
fomme pour fon veftiaire. Les reftes de leurs portions
feront donnez aux pauvres. Defenfe de faire profef* c.
fionen deux.çommu-nautez, fi ce n’eft pour paffer a
une obfervance plus étroite, Les pricurez qui ne peu- c. ¡0.3?.
vent entretenir trois religieux, feront, réunis a d autres.
Les derniers canons de ce concile regardent principalement
la paix, c’eft-a-dire la surete publique-ï
que l’on faifoit jurer à tout le monde fous peine d en
être exclus & excommunié. Le concile deMontpellier t u r . c . 81.
aïant duré plufieurs jours fe fépara, & le légat avec le
comte de Montfoti vinrent a Carcaifonnc.