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H ¡fi. 'Vniverf,
to 3 p. ic j .
Du Breutl, An-
Éffl 499*
Jord. Mf.c. |i.
». C»r. v. ï.
X LV III.
Mort de S. Dominique.
Th c. 8. u.
. P rd.c.ii.
; i 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tre il fit prieur de la province de Lombardie frerc
Jourdain. U étoit alors à Paris fous le prieur Mathieu,
à qui cette même année l’uni verfité donna pour lui S i
pour fon ordre tout le droit qu'elle avoit en la mai-
fon de S. Jacques où ils étoient établis. Les conditions
de la donation furent que les frètes Prêcheurs recon-
noîtroient tenir ce lieu de runiverfité de Paris, S i âd-
m ettroientles maîtres & les écoliers dont elle étoit
compoféé, à la participation de leurs prières S i de leurs
bonnes oeuvres comme leurs confrères.
Vers le même tem ps, Evrard archidiacre de Lan-
gres homme d’une grande vertu S i de grande autorité,
embrafla à Paris l’inilitut des freres Prêcheurs, & par
fon exemple caufa plufieuts converfions. Il aimoif
tendrement frere Jourdain S i il le fuivit au voïage de
Lombardie, par le defir de voir faint Dominique.
Comme frere Evrard étoit fort connu en France &
en Bourgogne, on admiroit par-tout où il paffoit fa
pauvreté évangélique. Enfin il tomba malade à Lau-
fane, dont il avoit refufé l’évêché, & il mourut en
peu de jours. Comme on lui celoit que les médecins
le condamnoient, il dit au provincial : Cefi: à ceux
à qui le nom de la m ort eft amer qu’il faut la cacher,
pour moi je ne crains point d’être dépoüillé de cette
miferable chair, dans l’efperance de la demeure ce-
lefte. Jourdain rendoit ce témoignage d’Evrard : Je
jugeai que fa mort étoit heureufe, en ce qu’au lieu de
la douleur S i du trouble que je croïois en rcifentir je
me trouvai rempli d’une fainte joïe.
Apres le chapitre faint Dominique demeura quelque
temps à Boulogne ; S i étant allé voir quelques-
uns de fes amis du clergé de cette ville , après avoir
L i v r e s o i x a , n t e -d i x -h u i t i e ’ m e . 5 1 7
carié du mépris du monde & de la vanité de la vie * rr -Il J- 'Sâ préiente , il leur dit en prenant congé/ dJ. eux : tVro Ul sme A N . I l 2.1
voï'ez en fanté, mais j’irai à Dieu avant l’AiTomption
de N . D. Il alla voit le cardinal Hugolin légat en Th.v.c.u
Lombardie, pour traiter ayeç lui du progrès de fon
o rd re, S i revint à Boulogne fur la fin du mois de
Juillet extrêmement fatigué du voïage S i de la chaleur
qui étoit exceffive. Il ne laiffa pas en arrivant de
s’entretenir jufques à la nuit des affaires de l’ordre
avec le prieur de la maifon nommé Venture de Vérone
S i le procureur nommé Rodolfe de Faïence.
En s’allant coucher ils prièrent inftamment Dominique
de prendre le repos dont il avoit tant de befoin
S i de ne point venir à matines ; mais il alla à l’églife ,
& après y avoir paffé la nuit en pricre à fon ordinaire
, il aflifta encore à matines.
jQuand elles furent finies il dit au prieur, qu’il
avoit mal à la tête , S i tomba deilors dans la mala-
•die dont il m ourut, qui étoit une fièvre accompagnée
de diffenterie. Sa patience étoit telle qu’il ne
laiffoit pas de paroître toujours gai. Il ne voulut
point être couché dans un lit, mais feulement fur un
fac félon fa coûtume. Sçachant que fa fin étoit proche
il fe fit amener les novices & leur recommanda
l’amour de Dieu S i de leur ôbfervance , puis aïant
fait venir le prieur & plufiéurs prêtres, il le confeffa
en général de tous fes pechez , & leur dit : Jufques
à prefent Dieu m’a confervé dans la virginité : afin
de la garder auffi, évitez tout commerce dangereux
avec les femmes. Avec cette vertu & la pauvreté
vous ferez agréables à Dieu & utiles au prochain par
la bonne odeur de votre réputation. Servez Dieu