
12.13-
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338 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j b .
contre l’églife. Toutefois s'il fe met en état de mériter
rabfolution, quand il l’aura une fois reçûë ,
l’églife ne refufera pas de lui rendre juftice fur fes
plaintes. Le concile fait les mêmes offres à l’égard
du comte de Foix Si du vicomte de Bearn, après
avoir relevé les crimes par lefquels ils fe font attiré
l’excommunication ; & entre ceux du vicomte on
rapporte ce fait : L ’année paffée il fit entrer des rom
tiers dans l’églife cathédrale d’Oleron, qui aïant coupé
la corde où pendoit la boëte contenant le corps
de N. S. elle tomba, & le corps de N. S. fut répandu
par terre. En finiffant, les évêques font fou venir le
roi d’Àrragon de l’honneur que lui a fait le pape,
c’eft-à-dire de fon couronnement, & de celui qu’il a
fait encore au roi de Sicile fon beau-frere. C ’eft Fri-
deric à qui il avoit procuré l’empire.
Le rpi d’Arragon vouloir perfuader au pape qu’il
étoit le maître du comte de Touloufe 8i des autres
pour les obliger à faire telle fatisfaétion que le pape
defireroit 5 Si pour cet effet il fit dreffer plufieurs
3<îtes à Touloufe le vingt-feptiéme de Janvier iz iz J
c’eft-à-dire 12.13. avant Pâques. Par le premier le
comte deTouloufe Raimond Si fon fils de même
nom déclarent qu’ils mettent leurs perfonnes, leurs
terres & leurs vaffaux en la main du roi d’Arragon;
afin qu’ils puiffent les contraindre à executer les ordres
du pape même malgré eux. Par le fécond açfte
les confuls deTouloufe au nom de toute la communauté
& par ordre du comte font au roi la même
promeffe. Les trois autres font des promeffes femblar
bles de Raimond Roger comte de Foix & Roger
fon fils, Sc de Gallon vicomte de Bearn. Tous ces
L i v r e s o i x a n t e - d i x - s e p t i e ’me. 33?
sites furent envoïez au pape par Raimond archevêque
de Tarragone le trente-uniéme de Mars 1113.
de Perpignan où il étoit avec plufieurs évêques S i
plufieurs abbez.
Cependant le roi d’Arragon aïant reçu la répon-
fe des prélats affemblez à Lavaur, & voïant qu’elle
n’étoit pas conforme à fes deffeins : envoïa prier les
prélats de perfuader au comte de Montfort de faire
trêve avec le comte deTouloufe & fon parti jufques à»
la Pentecôte, ou du moins jufques à Pâques-, Mais-
les prélats rejetterent cette propofition comme la première
: jugeant que le roi ne la faifoit qu’afin que ce:
bruit de trêve fe répandît en France, & ralentît l’ardeur
des croifez. Alors le roi d’Arragon voïant qu’il
fi’avançoit rien, recommença à prendre fous fapro-
teétion les excommuniez Si leurs terres ; ôc pour donner
quelque couleur à fa conduite il appella au pape.
Mais les prélats ne défererent point à cet appel, Si
l’archevêque de Narbonne écrivit au roi d’Àrragon
pour lui défendre par fon autorité de légat de protéger
Touloufe, Montaubaff, ou les autres places»
interdites : le menaçant de le dénoncer excommuniô
comme défenfeur des> hérétiques.
Le roi n’eut aucun égard à cette lettre, Sc les prélats
voïant qu’il les renoic inutilement à Lavaur, les
amufant par des lettres, des propofitions & des appellations
frivoles ¡ réfolurent defe féparer Si fe retirer.-
Mais auparavant l’évêque de Riez Si le docteur Theo-
diiè commiffaires du pape pour l’affaire du comte de
Touloufe, demandèrent eonfeil à ces prélats furl’ab-
folution de ce prince. L’avis du concile de Lavaur fut
que les commiffaires ne dévoient point admettre le
V u îj,
A n . 12,13.
Hifi. Albig. c, 66é
x v i . B p . 4 3 Ï
x v i i E f .