
182. H i s t o .i rë E c o l e s i a s t i q d e .
mais il ne tint pas fa parole, & demeura dans Ton
endurciiTement. Il tomba dans une autre maladie
auiïi dangereufe; & comme on crut qu’il allait
mourir, un vieux doéfeut de la loi vint lui dire à
l'oreille : Croi en Jefus-Chrift crucifié fous Ponce
Eilate, fils de Dieu, ôcenfuite né de Marie; qui eft
le Chrift de Dieu, qui eft reffiufcité , & qui doit
venir juger lesvivans 8c les morts. S. Epiphane qui
raconte cette hiitoire,témoigne que les Juifs avoient
accoûtuméd’en uferainfi ,& qu’il avoit appris d’un
autre, qui étoit encore Ju i f ; qu’ étant malade a la
mort an lui avoit dit à l’oreille : J . C. crucifié, fils
de Dieu te jugera. Il femble qu’ils employoient ces
paroles comme un caraélere pour guérir les maladies.
Jofeph demeuroit toujours endurci. J. C- lui apparut
encore en fo n g e ,& lu i dit: Je te guéris, croi
quand tu feras relevé., il releva en effet de cette maladie;
mais il ne crut point. J . C. lui apparut en
fonge, comme il étoit en fanté, lui en fit des reproches,
Sc lui dit : Pour te convaincre, fi tu veux
faire quelque miracle en mon nom, je te l’accorde.
Il y avoit à Tiberiade un infenfé qui alloit tout nud
par la v ille , & déchiroit tous les habits qu’on lui
donnait. Jofeph voulant faire l’experience de fa vi-
fion ,mais encore incertain & honteux,l’amena chez
lu i, & ayant fermé la porte, prit de l’eau fur laquelle
il avoit fait le figne de la croix, 8c en arro-
fa de fa main le furieux , en difant : Au nom de
Jefus Nazaréen crucifié, fors de lu i, démon, 8c qu’il
ioit guéri,. Cet homme fit un grand c r i , tomba
L i v r e o n z i i ’m i ;
parterre, ecuma, fe débattit violemment, puis demeura
long-rems immobile. Jofeph crut qu’il étoit
mort. Une heure après ilfe le v a en fe frottant le vi-
fage, 8c voyant fa nudité, il fe couvrit des mains
comme il put, ne fe pouvant plus fouftrir ainfi. Jo feph
lui donna un habit, il s’en v ê tit, 8c étant revenu
en fon bon feus, il lui rendit, gc à Dieu de grandes
adions de grâces, voyant qu’il étoit guéri par
fon moyen. Ce miracle fut connu par toute la ville ;
Sc les Ju ifs difoient: Jofeph a ouvert le tréfor , i l a
trouvé écrit le nom de Dieu, 8c l’ayant lù , il fait
de grands miracles. Ils difoient la même chofe de
J. C. qu’il avoit fait des miracles par la vertu du nom
ineffable de Dieu qu’il avoit trouvé dans le temple.
Jofeph demeura encore endurci.
Le patriarche Judas étant venu en âged’homme,
lui donna par reconnoiifance, ou lui confirma la
-charge d’apôtre, qui étoit lucrative chez les Juifs.
El l’envoya en Cilicie avec fes lettres,où étant arrivé
, il faifoit payer les dixmes 8c les prémices par
les Juifs de la province. Dans une certaine ville i l
fe motiva logé près de l’églife; ayant fait amitié
avec l’évêque , ililui demandafecrettemcm les évangiles
& les lifok. Sa charge d’apôtre l’obligea de
dépofar 8c de changer plufieuts moindres officiers,,
comme des archifynagogues, des prêtres, des anciens,
des .azanites; c’eft ainfi qu’ils nommoient
ceux qui tenoient lieu des diacres ou de miniftres.
Jofeph voulant corriger leurs fautes & conferver la
-difcipline, s'attira la haine de plufieurs. Pour s’en
Vengerilsrecherchoientcm'ieufement fes AÆions;,