
A n . 3 6 1
S0Z.0T». i v . c. 18.
R u f. 1 . c. 14 .
Tbiloft. y. c. 5.
Grtg. Naz. or. in
A id .p . i j ’ j. C.
Grcg- Naz.Carm.
de v it a S. />. 1 4.
C.
Theod. 11. c. 31.
Sozom. 1 1 . c. xt.
Socr. 1 1 . c. 44.
üpiph. h&ref. 73.
». 18.
Thilojl. v. c. 1.
Theod. ii. é. 31.
¿34 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
donnât a 1 éghfe d Antioche un pafteur , avec lequel
on put regler la foi. Car faint Euftathe étoit mort,
Eudoxe avoit quitté Antioche pour C. P. & Anien,
élû au concile de Seleucie , avoit aulïî-tôt été exilé.
Plufieurs, nietné des évêques , faifoient tous leurs
efforts pour occuper cette grande place ; & comme
le peuple & les evêques étoient divifez dans la créance
, chacun favûrifoit celui qu’il croïoit dans fon
fentiment. Enfin ils s’accordèrent tous de choifir
Melece auparavant évêque de Sebafte. Il étoit.né
dune famille illuftre a Melitine dans la petite Arménie
, jufte , fincere , fimple , craignant Dieu , ir-
réprehenfible en fes moeurs -, & fur-tout le plus doux
de tous les hommes. La tranquillité de fon ame pa-
roiifoit dans les yeux : un fouris 1 agréable ornoit fes / p , A . ^ ievres : les mains etorent toujours prêtes à embraiTcr
& a bénir. Il fut élû évêque de Sebafte en Arménie
a la place d Euftathe : mais ne pou vant vaincre l’indocilité
de fon peuple, il fe retira à Beréc. Les Ariens
le croioient a eux ; & les principaux auteurs de fa
promotion a Antioche furent Acace de Cefarée &
George de Laodicée : efpcrant qu’il réüniroit à leur
parti toute 1 eglife d’Antioche , & même les Eufta-
thiens : car Acace dès lors fe rapprochoit, des catholiques.
Eux qui connoiffoient mieux la foi de Melece
, confentirent volontiers à fon élection : le décret
en fut dreffé , tout le monde y fouferivit ; &
d un commun accord on le mit en dépoli entre les
mains d Eiifebe évêque de Samofate.
L empereur aïant donné ordre de faire venir Melece
; tous les éyêques affemblez allèrent au devant
L i v r e q u a t o r z i e ’m e . 635
de lui avec tout le clergé & tout le peuple : les Ariens ~
& les Eullathiens s’empreffoient également de le
voir , les uns fur fa réputation , les autres fur l’cfpe-
rance qu’il fe déclareroit pour la foi de Nicee : la cu-
riofité attiroit jufques aux Juifs & aux païens, &
tous admirèrent fa douceur & fa modeftie. Il.com- *'t'
mença à entrer en fonction par une prédication félon
la coutume , &: l’empereur voulut que le fujet
fûc ce paffage fameux des proverbes : Le Seigneur i»;
m’a créé au commencement de fes voies : car çcft
ainfi qu’il efl dans le grec , & ç’étoïc le grand fort
des Ariens. L’empereur ordonna que ce que chacun
diroit, feroit écrit en même temps par des écrivains
en noces. George de Laodicée commença 8c prêcha
ouvertement l’hercfie : Acace de Cefaree fuiv.it, 8c
tint le milieu entre ces blafphêmes & p vérité catholique.
Melece parla le.troifiéme , &c fit un dif- 73. »• l>.
cours que faint Epiphane nous a confervé, & qui eft
un modèle'de l’éloquencç çhrétie(nne. Il commence
par l’humilité & la paix , & entrant infenfiblement
en matière , il parle très-dignement du fils de Dieu :
difant qu’il demeure en lui en identité , quil eft
ferablable au pere 8r fon image parfaite. Il explique
le paffage dés proverbes par les aurresg ou 1 écriture
dit nettement que le fils eft engendré. Elle fe fe r t ,
dit il , du mot de créer ou fonder , pour montrer
qu’il fubfifte par lui-même , 8c qu’il eil permanent ;
du mot d’engendrer, pour montrer fon excellence
au-deilus des produirions tirées du néant. Il finit
en réprimant la temeraire curiofité des hommes, qui
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