
l i t H i s t o i r e . E c c l e s i a s t i q u e ' ;
autres parce qu'ils le croyoienc fort éloigné ; car Ar-1
fenne n’avoit point paru d’abord au concile de
T y r . On dit même que les Eufebiens le tenoient
caché dans un autre pays ; mais qu'ayant fçû le péril
ou fe trouvoitS. Athanafe à ion occafion, il s’enfuit
de nuit, 8c vint le trouver en diligence. Quoiqu’il
en foit, il fe rendit fecretement à T y r , & fe vint
offrir à S. Athanafe qui le tint caché chez lu i, juf-
qu au moment qu’il l’envoya quérir, pour le produire
dans le concile.
Arfene fe prefenta couvert de fon manteau; en
forte que fes mains ne paroiffoient point: S. Athanafe
en découvrit une, enlevant un côté du manteau;
on attendoit s’il montreroit l’autre, lorfqu’il
tira un peu Arfene]par derrière, comme pour lui
dire de s’en aller; mais auffi-tôt il leva l’autre côté
du manteau, & découvrit l’autre main. Alors il s’a-
dreffa à tout le concile, 8c dit: Voila Arfene avec
fes deux mains: Dieu ne vous en a pas donné davantage;
c’eftàmes accufateurs à chercher où pou-
voit êcre placé la troifiéme; ou â vous à examiner
d’ou vient celle que l’on vous montre. Les Ariens
s’écrièrent qu’Athanafe étoit un magicien,qui trom-
poit les yeux par fes preftiges. Jean le Melecien
fortit dans le tumulte 8c s’enfuit; les autres fe jec-
terent'en furie fur faint Athanafe, 8c l’auraient mis
en pièces, fi le comte Archelaüs 8c les autres officiers
de l’empereur ne l’euffent arraché de leurs
mais. Ils furent contrains pour le roéttre en feu-,
reté, de l’embarquer fur un vaiffeau 8c le faire partit
la nuit fuivante, Ses accufateurs pour donner
quelque
L i v r e o n z i e’ m ë; m
quelque couleurà leurimpofture,direntqu’unévê-
que dépendant d’Athanafe nommé Plufien , avoit
par fon ordre mis le feu à la maifon d’Arfene , 8c
qu’après l’avoir attaché à une colomne 8c foüetté
avec des courroies , il l’avoit enfermé dans une
chambre ,d ’où il s’étoit fauvé ; ce qui avoit donné
jufte fujet de le croire mort, 8c de s'informer de ce
qu’il étoit devenu , parce quec’étoit un homme il-
luitre, 8c un confeffeur. Quant au reproche de magie
contre S. Athanafe , quelque abfurde qu’il fût,
il ne laiffa pas de trouver créance auprès de ceux
qui ne le connoiffoient point , comme les païens.
Et Ammien Marcellin rapporte ferieufement dans
fon hiftoire , qu'il paffoit pour devin 8c très - fa-
vant dans les augures. Mais les Chrétiens ont attribué
à une grâce divine la connoiffance qu’il a-
voit de l’avenir.
Les députez du concile de Tyr.étant arrivez en
Egypte, cherchoient des preuves contre lu i , tou-
I chant l’affaire d lfchyras. Quand ils furent à Ale-
I xandric, ils s’adrelferent au prefet d’Egypte , qui
I partit avec eux , accompagné de fes officiers 8c de
I fes foldats, pour aller dans la Mereote. Ce prefec
I fe nommoitPhilagre natif de Cappadoce, homme
I de mauvaifes moeurs, païen 8c apoftat ; fes foldats
■ etoient payens ; les commiffaires ménorent Ifchy-
| ras qui mangeoit 8c logeoit toujours avec eux.Etant
I arrivez dans laMareote , ils prirent fa maifon pour
| y loger ôc.y faire leurs informations. Ils n’interro-
gerent ni les prêtres de la ville d’Alexandrie, ni
ceux du canton de Mareote , qui s’offroient de les
Tome UI, g g
A n. 3 3 j .
Sozotn, ii, c.
Amm. lib. xv.
e. 7.
So&om. i y.c.f,
infin.
LU.
Information
dans la Mcreo-
te. Protefta-
tion.
Athan• t.apol,
P• 790.
'Epift. rfud. ibid•
74*« 7 4 7 .