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peine à porter l’exil, mais pour nous purger de tout
A n. 328. fOUpçon d’herefie. Car fi vous voulez bien nous
admettre en votre prefence, vous nous trouverez
entièrement fournis à vos jugemens. Au refte ,
fmifquevous avez ufé d’indulgence envers l’accufé
ui-même, jufques à le rapeller, il feroit étrange
de nous rendre fufpeèfcs par notre filence , tandis
que celui qui fembloit coupable eft rappelle & jufti-
fié. Ayez donc la bonté, comme il eft digne de
vou s , d’en parler à l’empereur; de remettre en fes
mains cette requête , & de refoudre au plutôt ce
que vous croirez devoir faire pour nous. Telle fut
la rétractation d’Eufebe& de T h eo gn is , où l’on
voit la diftindtion du droit & du fait ; c’eft-à-dire,
de la foi ôc de l’anathême contre les perfonnes.
L ’acculé qu’ils ne nomment point eft Arius, ôc
l’on voit qu’il étoit déjà rappelle après avoir fatif«
fait aux évêques; fans doute par quelque retradta-
tion équivoque, comme il fit depuis. Eufebe ôc
Theognis furent donc rappeliez après environ trois
ans d’exil ; c’eft-à-dire l’an 318. Ils rentrèrent dans
leurs églifes, ôc en chalferent ceux qui avoientété
ordonnez à leur place, Amphion à Nicomedie ôc
Chreftus à Nicée.
Quoiqu’Arius fut revenu de fon exil, faint Atha-
nafe ne vouloit point le recevoir ni lui permettre
de rentrer à Alexandrie; ainfi les Ariens le regar-
dant comme un ennemi irréconciliable, refolurent
^¿ithxn. apol. f» de le perdre. Eufebe de Nicomedie écrivit en
778"^' Egypte aux Méleciens, les gagna par de grandes
promefles, & prit avec eux de feeretes liaifons, fe
ïhiloflorg* 1 1
5 L
Socr. ibid*c, 14*
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chargeant de les avertir quand il feroit tems qu’ils
agiifent. Cependant il commença par écrire à faint
Achanafe, l’exhortant à recevoir Arius ; il l’en prioit
par (es lettres, & le faifoit menacer de vive voix; mais
faint Athanafe répondoit qu’il n’étoit pas juftede
recevoir les auteurs de rhereûeanathematifez par le
concile ecumenique Eufebe lui en fit écrire par l’empereur
même. La lettre fut portée par deux officiers
du palais Syncletius ôc Gaudence ; & contenoit ces
paroles entre autres .-Etant donc informé de ma volonté
, laifiez libre l’entrée de l’églife à tous ceux qui
veulent y venir ; car fi j'apprens que vous l’aïez refu-
fée à quelqu’un de ceux qui la défirent, j ’envoïerai
auffi-tôt vous dépofer, & même vous éloigner. Saint
Athanafe fans s’étonner de ces menaces écrivit à
1 empereur , ôc lui fit entendre qu’une herefiequi
attaque Jefus-Chrift ne peutavoir de communion
avec l’églife catholique.
On peut croire que pour fortifier les catholiques '
il fi t venir à Alexandrie, faint Antoine, quin’yavoit
point paru depuis la perfecution de Maximin. Il
efteertain que ce faint abbé à la priere des évêques
ôc de tous les fideles, defeendit de la montagne,
ôc étant entré dans Alexandrie excommunia les
Ariens, difant q.ue c’étoit une des dernieres here-
fies qui procedoit l’antechrift. il enfeignoit au peuple,
que le fils de Dieu n’eft point une créature, ni
fait de rien ; mais éternel, de la fubftance du pere ,
ion verbe & fa fagefle. N ’ayez donc, difoit-il, aucune
communication avec les impies Ariens. Vous
etes Chrétiens ; eux qui difent que le fils de Dieu
X L I .
Sa int Antoine
vient à Alexandrie.
Suj>. l,ix ,n . zy.
Vita Ant,c. 14.^,
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