
A n . 360.
Hier, de fcript.
Eccl. m . 7.
Je a n . x. it .
618 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qu’il ne le publia qu’après la mort de ce prince ; &
orfc'doute qu’il foit achevé. Il commence ainfi : Il eft
temps de parler, puifque le temps de fe taire eft paiTé.
Attendons Jefus-Chrift puifque l’Antechrift domine
: quelles pafteurs crient, puifque les mercenaires
ont pris la fuite : perdons la vie pour nos, brebis,
parce que les larrons font entrez, & que le lion furieux
tourne à l’entour : allons au martyre avec ces
cris : puifque l’ange de fatan s’eft transformé en ange
de lumière. Et enfuite : Mourons avec Jefus-Chrift
pour regner avec lui. Se taire plus long-temps, feroit
défiance & non pas modération : il n’eft pas moins
dangereux de fe taire toujours, que de ne fe taire
jamais. Il marque enfuite ce qu’il avoit fait cinq ans
auparavant, après l’exil de faint Paulin de T rev es,
d’Eufebe de Verceil, & des autres confeffeurs : c’eft-
à-dire, en 355. ce qui prouve qu’il écrivoit ceci en
360. Il montre qu’ il n’écrit point jaar paflïon ; mais
pour l’intérêt de la religion, en ce qu’il a gardé fi
long-temps le filence depuis qu’il eft perfecuté. Il
regrette de n’avoir pas vécu du temps de Néron & de
Decius:pour combattre un ennemi déclaré, plûtôt
qu’un perfecuteur déguifé,qui n’ufe que d’artifices
& de flatteries -, & qui fous prétexte d’honorer J . C .
& de procurer l’union de l’églife, détruit la paix &
renonce à J . C.
Il foutient qu’il a raifon de traiter Conftantius
d’Antechrift & de tyran : il lui reproche les violences
exercées à Rimini & les cabales des Orientaux à
Seleucie. Il le traite de loup raviffant couvert de la
peau de brebis, qui fe découvre par les oeuvres.
L i v r e q j j a t o r z i e ’m e .
Vous ornez , d it-il, le fanêtuaire de l’or du public :
vous offrez à Dieu ce que vous avez ôté à des temples
d’idoles , ou confifqué fur les criminels : vous
faluez les évêques par le baifer , par lequel J . C . a
été trahi : vous baiifez la tête pour recevoir leur
bénédiction, & vous foulez aux pieds leur foi : vous
les recevez à votre table, comme Judas qui en for-
tit pour trahir fon maître : vous leur remettez la
capitation , que J . C . païa pour éviter le fcandale :
vous donnez les tributs, pour inviter les chrétiens
à renoncer à la foi : vous relâchez vos droits pour
faire perdre ceux de Dieu. On voit par ces reproches
quels honneurs les empereurs chrétiens ren-
doient aux évêques. Le refte de l’écrit contient la
réfutation folide des prétextes pour lefquels Conftantius
rejettoit le confubftantiel & le femblable en
fubftance': avec la défenfe du Symbole de Nicée.
Il finit en relevant la témérité, de vouloir mefurer
par notre raifon, l’eftre divin, tandis que nous nous
connoiffons fi peu nous-mêmes. Mais cet écrit fem-
ble être imparfait. Il écrivit aulfi un ouvrage contre
Urface & Valens, où il faifoit l’hiftoire du concile
de Rimini & de celui de Seleucie. Il ne nous en
refte que des fragmens : mais très-précieux , principalement
par les aCtes & les lettres qui s’y font confier
vées.
On y voit entre- autres la lettre fynodale d’un
concile de Paris : par laquelle les évêques de Gaule
répondent aux évêques d’Orient, qui avoient écrit
à S. Hilaire, pour lui découvrir l’artifice des hérétiques
à divifer l’Orient d’avec l’Occident, fous pré-
I i i i ij
Hier, ferip. Ruf,
pro Orig.
X X V I Î .
Premier concile
de Paris.