
T ' gladiateurs. Ces trois prétendus empereurs faifoient
N‘ ^ ° ' profeffion du Chriftiamfme,
U L ’cmDereur Conftàntius qui étok alors à EdefTe .
Siege de Nifibe. - .*• n T ■ 1 '■ 1 s.Jacques. railant ia guerre aux Perles, aïant appris la révolté
.Tht'ufl.f.ni.c, de Magnence, commença à marcher vers l’Occi-
juiim. orat. g dent ; & Sapor roi de Perfe profitant de l’occafion 3
vjnc a0jeger pour la fécondé fois Nifibe en Mefopo-
tamie , le plus puiffant rempart de l’empire fur cet-
Theoi. n.hifi. te frontière. Il avoit une grande armée d’infan'terie
c. 1. Fhiioji. m! & de cavalerie avec pluiîeurs élephans : le iiege dura
W ' ‘. r't^ch’ quatre mois. On fit la circonvallation , on éleva des
tours, on emploïa toutes les machines^ dont on fe
fervoit alors dans les fieges ; mais inutilement. Enfin
après foixante & dix jours de travaux, Sapor
fit arrêter le fleuve Mygdone, qui traverfoit la ville
: par une digue qu’il fit élever aflcz loin au-deffus ;
& qu’il fit rompre quand l’eau fut à fa hauteur. Cette
eau retenue venant avec effort cdntre la muraille
de la ville , en abattit une efpace confiderable.
Les Perfes témoignèrent leur joïe par de grands cris :
mais ils différèrent l’affaut au lendemain , parce que
l’inoiÿjation rendoit la brèche inacceflible, Quand
ils approchèrent, ils furent bien furpris de trou-
suf.lh.xi. ». ver derrière une nouvelle muraille. C ’étoit faint
Jacques, l’évêqüe de cette ville , célébré par fa vertu
& par Tes miracles, qui avoit encouragé la gar-
nifon & les habitans,à élever fi promptement cet
ouvrage : demeurant cependant en priere dans l’é-
glife.
Sapor s’étant lui-même approché, crut voir fur la
tnuraille une homme vêtu à la roïale, dont la pour-
L i v r e t r e i z i e ’m e .
pre & le diadème jettoient un éclat merveilleux. Il
ne douta point que ce ne fût l’empereur Romain ,
& menaça de mort ceux qui lui avoient dit qu’il
n’étoit pas à Nifibe. Mais comme ils l’affurerent de
nouveau que Conftàntius étoit à Antioche : il comprit
ce que fignifioit la vifion , & que Dieu cora-
battoit pour les Romains : de dépit il jetta en l’air
un ja ve lot, comme pour fe vanger du ciel. Alors
S. Ephrem diacre & difciple de S. Jacques, le pria
de monter fur la muraille, pour voir les Perfes, &
jetter fur eux fa maledi ¿Lion, Le faint évêque monta
fur une tour ; & voïant cette multitude infinie, il
ne fit autre imprécation que de demander à Dieu
des moucherons, pour faire éclater fa puiiTance par
les plus petits animaux.' Il en vint aufli-tôt fondre
fur les ennemis comme des nuées. Ils entroient
dans les trompes des élephans : dans les oreilles &
les nazaux des chevaux, & des autres bêtes : qui
entrans en fureur, rompoient leurs brides & leurs
harnois, jettoient leurs hommes, troubloient les
rangs , fuïoient où elles pouvoient. Sapor forcé
de reconnoître la puiffance de Dieu, leva le fiege &
fe retira honteufement. Philoftorge A rien , & par
confequent peu favorable à S. Jacques de Nifibe 3.
rendoit témoignage à ce miracle dans fon hiftoire,
Le Saint mourut quelque temps après,fous le regne
de Conftàntius, qui le fit enterrer dans la ville de
Nifibe, fuivant l’ordre du grand Conflantin fori
pere , comme pour en être le protecteur : car Pu-
fage étoit de mettre des fepultures hors les villes; Il
îaiffa un grand nombre de livres en fa langue Syria--
Lib. inVc. 25k
Gennad. Catalog*
n. t.