
3G6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
f poufTez que par l’a v arice & l’ambition. Si vous I’ap-
A n . 3 4 7 . prouvez to u s , cet abus fera puni plus feverement ;
en forte que celui qui l’aura c om m is , n’ait pas même
la communion laïque . T ou s répondirent : Nous
cm. 1. l ’app rou von s. Ofius ajoûta : S ’il s’en trouve quel-
qu ’ un allez in fen fé , pour vo u lo ir s’excufer & fo û -
tenir qu’il a reçu des lettres du peuple : il e i l mani-
fe ile que l’on aura pû corrompre par argent quelque
peu de ceux dont la fo i n’e il pas iïn c e r e , pour les
fa ir e crier dans l’é g life , & le demander pour év êqu e.
I l faut donc condamner abfolument ces artifices : en
fo rte que ce lu i-là ne re ço iv e pas même à la mort la
com mun ion laïq ue . O rd o n n e z -le , fi vou s l’approuv
e z tous. L e concile a répondu : N ou s l ’approuvons.
s m . n<v. m E n ceci le concile de Sardique déroge au concile
de N i c é e , qui ordonnoit de ne re fu fer la commun
io n à aucun de ceux qui la demanderoient à la
mo rt.
c m . y. u t . Ofius propofa encore ce canon touchant les ordinations
des évêques : S’il ne re lie qu’un év.êque
dans une p rov in c e qui en a vo it plufieurs ; & qu’il
n é g lig é de v en ir pour en ordonner un , le peuple
étant déjac ailemblé : les. évêques de la province
vo ifin e doiv ent l’invite r à fe tro u v e r a v e c eux , pour
ordonner un évêque qui remplifle un des fieges v a -
c » n . i. cans : s’il ne répond pas à leurs lettres ; ils fatisfe-
ron t le p e u p le , & feron t l’ord ination fans lu i. A u
. - re lie , on ne doit point permettre d’ordonner un é v ê que
dans-un v illa g e , ou dans une v ille fi petite, qu’un
feul prêtre y peut fu f f ir e , pour ne pas a v ilir le nom
& la dignité d’év êqu e. C eu x donc qui fo n t in v ite z
d’une autre province, ne doivent en ordonner q u e ----------- —
dans les villes qui en ont eu : ou qui font fi grandes A n . 347 .
& fi peuplées, qu’elles méritent d’en avoir. A fin que
ces mots de grandes villes & peuplées ne nous im-
pofent pas, il faut bien remarquer quelles font celles
que le concile trouve indignes d’un évêque : celles où
un feul prêtre peut fuffire : ainfi nous ne ferons pas
! furpris de la multitude d’évêchez que nous trouvons
dans tous les païs, qui étoient les mieux peuplez en
ces premiers fiecles de l’églife. Ail re lie , la prétendue
ordination d’ifchyras femble avoir donné lieu à
ce canon.
Les entreprifes des Eufebiens peuvent auffi avoir cm. « jlfÉ »
| été l’occafion de cet autre. Si un riche , un avoca t, Cr|
I ou un homme d’affaires eil demandé pour évêque :
I il ne doit être ordonné qu’après avoir fait les fonc-
' tions de leéleur & de diacre , ou de prêtre. Il paffera
1 par tous ces degrez, & y demeurera long-temps, afin
■ que l’on puiffe éprouver fa fo i , fa modeftie & la gra-
I vité de fes moeurs ; & l’élever jufqu’à l’épilcopat, s’il
I s’en trouve digne. Car il n’ell pas permis d’ordonner
I legerement des Néophytes. On defend auffi aux évê- cm. Ut. 13.
I ques de folliciter les clercs de leurs confrères ; & en C"9'
■ général de les ordonner fans le eonfentement de leur
■ / I évêque : parce que , d it-o n , que ces entreprifes font
I les fources ordinaires des divifions.
Il y a plufieurs canons en ce concile touchant la xxxvrn.
I refidence des évêques , & particulièrement contre reiïdence.
I leurs voïages à la cour : nouvel abus introduit feu-
[ lement depuis la converfion des empereurs. Voici cm.%.Ut.cr.j.
comme Ofius s’en plaint : Notre importunité, nos