
5<î4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
x - Ceux de Gaule & de Bretagne étoient bien in-
Traité de faint - . « . , '
MHaice des fyno- ftruits de la créance dès Orientaux , par un écrit que
faint Hilaire leur avoit envoie de Phrygie. C e t oit
Hilar. de [ynod. fon traité des fynodes , compofé vers la fin de l’an
3j8. pendant que l’on déliberoit du lieu où fe tien-
droit le concile en Orient. En ce traité S.: Hilaire
explique les différentes formules de f o i , que les
Orientaux avoient faites depuis le concile dc'Nicée :
afin de montrer aux Occidentaux, qu’elles étoient
bonnes ou du moins tolerables ; & qu’ils ne dévoient
pas regarder comme Ariens, ceux qui les
recevroient. Il les prie de juger eux-mêmes de ces
formules, dont ils lui avoient demandé l’explication,
& de fufpendre leur jugement jufques à la fin
de fon écrit. La première formule qu’il explique eft
celle que les Demi-Ariens venoient de faire au con-
Slip. ».1. çile d’Ancyre la même année j jS . &c pour la mieux
faire entendre, il rapporte auparavant celle que les
sup.Kix.». 4«. purs Ariens avoient dreffée à Sirmium en 3.57. qu’il
appelle le blafphême d’Ofius & de Potamius : parce
que Potamius en étoit l’auteur, & qu’Ofius lavoir
lignée dans fa chûte. De.la définition d’Ancyre, il
n’explique que douze anathêmes, entre lefquels
n’eft pas le dernier, qui eondamnoit le cônfubftan-
tie l, & que l’on n’avoit pas publié avec, les autres,.
Ce n’eft pas qu’onne pût encore exeufer fur ce point
les peres d’Ancyre : en difant qu’ils ne rejettoient
le confubftantiel que dans les mauvais fens que
Sup. XIJ.». XI. quelques-uns lui donHoient. La fécondé formule
que faint Hilaire explique, eft celle du concile d’Am
tio'che de la dédicace tenu en 341. très-fameufe chez
L i v r e q u a t o r z i e ’me . $65
le s Orientaux. C ’eft la fécondé de celles qui furent
propofées au concile, & elle fut approuvée par les
quatre-vingt-dix fept évêques qui y affifterent. On
l’attribuoit au martyr S. Lucien il n’y manque
que le mot de confubftantiel : mais cela même la
rendoit plus agréable à ceux à qui ce terme étoit fuf-
pe£t. Saint Hilaire montre qu’elle eft toute catholique.
Il rapporte enfuite pour la troifif me celle du concile
de Sardique : c’eft-à-dire, du conciliabule de Phi-
lippopolis, qui en prenoit fauifement le nom : mais s«p. Uv. m.
fa confeffion de foi ne laifloit pas d’être catholique , 4°'
& il n’y manquoit que le mot de confubftantiel.
La quatrième eft celle du premier concile de Sirmium, Sup. xm .n . i .
tenu en 351. contre Photin par les Orientaux avec les
vingt-fept anathêmes : qui à la vérité n’excluent pas
formellement la doétrine des Demi-Ariens, mais auiïï
ne contiennent rien de manifeftement mauvais, &
excluent formellement plulîeurs erreurs des purs
Ariens, de Sabellius & de Photin : c’eft ce que faint
Hilaire releve.
Ne vous étonnez pas, mes freres, ajoute-t’i l , de mj*■&*;
ces fréquentes expofitions de foi : la fureur des hé- î47
retiques les a rendues neceifaires. Car les églifes
Orientales font dans un tel péril, qu’il eft rare d’y
trouver même parmi les évêques, cette foi que je
vous rapporte, & dont je vous laiife le jugement. Je
parle comme fqavant, de ce que j’ai oüi & de ce que
j ’ai vu moi-même. Hors l’évêque Eleufius & quelque
peu avec lu i, la plus grande partie des dix provinces
d’Afie où je fuis, ne connoiifent point D ieu ,
ou ne le connoiifent que pour le blafphêmer. Tout
B b b b iij