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i i o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
eft une créature, ne différent en rien des payens ï
5> adorant la créature au lieu du créateur. Tout le
peuple fe réjoüiffoit de lui entendre anathematifer
1 hereiie : on accouroit en foule pour le voir ; les
payensmeme ôc leurs iacrificateurs venoient à l’é-
giite, en difant : Nous délirons de voir l’homme
de Dieu, car tous le nommoient ainfi , ôc par fes
prières Dieu délivra plulîeurs poffedez ôc guérit
plulîeurs infenfez. Plufieurs, même des payens, de-
liroient au moins de le toucher , croïant en être
foulagez; ôc dans ce peu de jours, il fe fit plus de
Chrétiens, qu’il ne s’en feroit fait en une année.
Quelques-uns croyant que la foule pourroit l’ importuner
, voulant faire retirer tout le monde ;
il leur dit fans s’émouvoir : Ils ne font pas en plus
grand nombre que les démons avec qui nous combattons
fur la montagne. Comme il s’en retour-
noit accompagné de plulîeurs perfonnes ôc de faint
Athanafe lui-même, lorfqu’ils furent à la porte de
la ville , une femme ciroit derrière: Demeurez,
homme de Dieu, ma fille eft cruellement tourmentée
par le démon, demeurez je vous prie, que
je ne meure moi-même à force de courir. Ôn le
pria d arrêter, & il le fit volontiers. La femme
s’approcha , fa fille fe jettoit par, terre; mais Antoine
ayant prié & nommé Jefus-Chrift, le démon
fortit ôc fa fille fe leva guerie ; la mere beniffoit
Dieu ; tous lui rendirent grâces, ôc Antoine partit
avec joie retournant à la montagne comme à' fa
mai ion.
Deux philofophes payens l’y allèrent trouver-un
jour
L i v r e o n é i e ’m b : io r
jour. Il avança, ôc leur parlant par interprète, il
leur dit: Pourquoi vous fatiguez-vous tant à chercher
un infenfe. ils dirent, qu ils le croyoient três-
fage, ôc il ajouta.- Si vous venez chercher un infenfe
, votre peine eft inutile ; ôc lî vous me croyez
fage, devenez comme moi. Car il je vous étois allé
chercher, je vous imiterois : or je fuis Chrétien.
Ils fe retirèrent etonnez. D autres l’étant venu trouver
fur la montagne extérieure; & croyant fe moquer
de ce qu’il n’avoit pas étudié; illeur dit: Que
vous en femble? lequel eft le premier, le bon fens
ou les lettres; lequel eft la caufe de l’autre? C ’eft,
dirent-ils, le bon fens qui eft le premier, ôc qui a
trouvé les lettres. Donc, reprit Antoine, les lettres
ne font pas neceffaires à celui qui a le fens droit.
Ils s'en allèrent furpris de la fageffe de cet ignorant;
car il n etoit point ruftique pour avoir vieilli dans
la montagne, mais agréable & c iv il, Ôc fes difeours
etoient affaifonnez d un fel divin. Une autre fois il
confondit d autres Philofophes, leur montrant par
un grand difeours l’excellence de la religion Chrétienne,
& 1 abfurditedel idolâtrie, dont ils faifoient
profeflïon.
Eufebe de Nicomedie voyant la fermeté de faint
Athanafe à nepoint recevoir A r iu s , écrivit aux
Meleciens, qu’il étoit tems d’executer leur deffein,
ôc d’inventer des prétextes pour accufer faint A thanafe.
Apres en avoir cherché plufieurs inutilement,
ils l’accuferent de concert avec les Eufebiens, d’avoir
impofé aux Egyptiens un nouveau tribut de
tuniques de lin pour l’églife d’Alexandrie, ôc d’a-
Tom. UI. c c
e• ztfo tf.»
X L IL
Calomnie contre
S. Athanafe.
Athan• ibid»
p. 778. C.
Socr•
C ang. glof.
Stisharion•