
A n . 3 / 7 .
Chr. pafch.
Chr. Hier. an.
JÎ7- 359 id at it
fafhi. an.35^. J J 7*
Hier. in Vìgilanu
c.t.
XLIV.
Conftancius à
Rome.
Jdac. fa fi. Chr on.
pafch.
Amm. Marceli.
Uh. xvi. c. io.
Sup. ». 7.
510 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
le puits qui y étoic fut rempli de fang , qui couloit
même dans la galerie joignante & jufques dans la
rue. L ’empereur Conftantius aïant appris cet accident,
fut extrêmement irrité contre Macedonius : tant
à caufe de la perte des hommes, que de la hardieffe
qu’il avoit eue de toucher au corps de fon pere.
On trouve vers le même temps des tranilations de
reliques confiderables à C . P. Celles de S. Timothee
difciple de faint Paul & premier évêque d'Ephefe y
furent apportées avec toute forte d’honneur , le premier
de Juin fous le huitième confulat de Conftantius
, & le premier de Julien , c’eft-à-dire, l’an 356.
On les mit dans la même églife des apôtres fous la
fainte table. L ’annéefuivante 357. le troifiéme de
Mars , On apporta encore à C . P. lesneliques de faint
Luc & de l’apôtre S. André , par les foins de l’empereur
Conftantius, & elles furent mifes folemnel-
lement dans la même églife des apôtres.
Conftantius étoit cependant en Occident. Après
avoir demeuré long-temps à Milan , il vint à Rome
celebrer la vingtième année de fon rcgne ; & y fit
fon entrée folemnelle avec fa femme Eufebia , le
quatrième des calendes de May fous fon neuvième
confulat, & le deuxième de Julien , c’eft-à-dire , le
vingt-huitième d’ Avril l’an 357. Conftantius n’avoit
point encore vû Rome ; & cette entrée fut fon triomphe
, pour la défaite de Magnence | vaincu fix ans
auparavant & dans une guerre civile ; qui n’étoit pas
madere de triomphe. Conftantius y parut avec une
pompe & une gravité 11 affeétée, quai fit plus paroître
L i v r e t r e i z i e ’ m e . j h
de vanité que de grandeur , & il admira plus Rome -----
qu’il n’y fut admiré. On remarque en general que N‘
jamais en public il ne fe moucha , ni ne cracha , ni
ne tourna le vifage d’un côté à l’autre. Les femmes- Th““lor-
de ceux qui tenoient à Rome les charges & les di-
gnitez prièrent leurs maris, de demander à l ’empereur
le retour du pape Libéré exilé deux ans auparavant.
Ils répondirent qu’ils craignoient la colere de
l’empereur, que peut-être il ne pardonneroit rien
à des hommes ; qu’il auroit plus d’égard pour elles ,
& que s’il ne leur accordoit ce qu’elles demandoient,
du moins il ne leur en arriveroit aucun mal. Ces
dames fuivirent le confeil de leurs, maris , & fe pre-
fenterent devant l’empereur, parées avec leur magnificence
ordinaire 1 afin que jugeant de leur qualité
parleurs habits, il eût plus de confideration pour
elles. Elles le iupplierent donc d’avoir pitié de cette
grande ville, privée de fon pafteur & expofée aux
infultes des loups. Conftantius répondit, que Rome -
avoit un pafteur capable de la gouverner, fans qu’il
en fût befoin d’autre : il entendoit Felix. Les dames
Romaines repartirent : que perfonne n’entroit
dans l’églife quand Felix y étoit, parce qu’encore
qu’il gardât la- foi de Nicée , il communiquoit avec
ceux qui la corrompoient. L’empereur fe laifia fléchir,
&' après avoir délibéré avec les évêques qui s««w. t.
l’accompàgnoient : il ordonna que fi Libéré entroit
dans leurs fentimens, il feroit rappellé, & gouvernerait
l’églife en commun avec Felix. Mais quand
on lut dans le cirque les lettres qui portoient-cet
ordre, le peuple s’écria qu’il étoit ju fte -, & com- Teme III. V uu
3 5;7 ’
th. xxi.
a. c. fm