
X L iii.
Concile tenu à
Alexandrie par
Ofius.,
ap* Atl:an.apol.
¿.794.25.7 3 zC.
Et tf.ii,vit.c. ul.
Socr,i 1 1 Jfiji, c•
7 -
Sozom. 1 . biji, c. xo.
Zuf.in.yit.c.j,
X L IV .
Audius ichif-
matique.
Ibeod.fabul'iv.
c. 10.
Epiph.bAref. 70.
Î 1 2 H i s t oir e E c c l e s i a s t i q u e ."
créature ;& par coniequent, ii tant de' martyrs 8c
d’autres iàints, qui l’avoient adoré depuis la publication
de l’évangile, avoient été idolâtres, en adorant
une créature, ou s’ils avoient adoré deux dieux,
iuppqfé qu’étant Dieu il ne fût pas le même Dieu
que lé pere.
Ofius étant arrivé à Alexandrie avec cette lettre
de l’empereur , y affembla un concile nombreux ;
dans lequel le prêtre Colluthe , qui avoit faitfchif-
me | & qui fe portant pour évêque , avoit prétendu
ordonner les prêtres, rentra dans ion état de fimple
prêtre ; iès ordinations furent déclarées nulles, &
ceux qu’il avoit ordonnez redevinrent iïmples laïques.
Ainfi fut ôté ce fchiime, dont toutefois .on
voit enfuite quelques reftes ; & c'eft tout l’effet que
nous connoiffons de ce concile d’Ofius. Car il ne
put appaifer la diipute qu’Arius avoit émûë ; feulement
nous voyons qu’il traita des termes de fub-
ftance & d’hypoftafe , pour exclure l’erreur de Sa-
bellius. Ofius ne put terminer non plus la queftion
de la pâque , pour laquelle:auiîi il avoit été envoyé.
Car plufieurs en Orient étoient encore attachez à
la celebrer le quatorzième de la lune comme les
Juifs ; & cette cüveriké produifbit une divifion très-
fenfible, en ce que les uns étoient en fête & en joye,
tandis que les autres étoient encore dans le jeûne &
l’affliction. . -
11 y avoit deilors en Mefopotamie une feéte de
fchiimatiques, dont l’erreur la plus fenfible étbit
c e t. attachement à celebrer la pâque comme les
Juifs ; .on les nommoit Audiens ou Odiens du nom
d’Audius
L i v r e D i x i è m e . 1 1 3
d’Audius leur chef, qui parut dans le même tems,
que le concile s’affèmbla pour dépofer Arius. Audius
étoit de Mefopotamie, célébré dans fon pays
pour iès bonnes moeurs 8c fon zele. Il faifoit pro-
feiïion de dire hardiment la vérité, fans avoir égard
aux perfonnes ; il réfiftoit en face aux évêques 8c aux
prêtres, quand ils faifoientquelque chofe contre
les réglés, 8c ne pouvoitfe taire, particulièrement
s’il voyoit quelque ecclefiaftique intereffé, ou vivant
dans le luxe & les délices. S’étant ainfi rendu
incommode à ceux dont la vie n’étoit pas tout-à-fait
reguliere il fut contredit, haï & maltraité. Il fouf-
frit long-tems leurs mépris, & leurs iniultes, continuant
toûjours à frequenter les aiTemblées ecclefiaf-
tiques; 8c quoique fesennemis l’en euflfent chafle,
il ne ceftbit pas de dire la vérité, iàns rompre le lien
de l’unité, ni iè féparer de l’égliiè catholique. Enfin
on en vint jufqu’à le fraper lui 8c les fiens par plufieurs
fo is , & on le pouffa tellement, qu’il iè iépara
de l’égliiè, 8c fut fuivi de plufieurs. Ce n’étoit d’abord
qu’un fimple ichifme, 8c ils faifoient profef-
fion d’une morale ttès-ièvere, iàns errer dans la foi.
Ils vivoient tous du travail de leurs mains, tant les
laïques, que les prêtres & les évêques; car Audius
lui-même fut ordonné évêque, par un évêque qui
s’étoit ièparé pour de ièmblables diiputes.
Toutefois ils furent bien-tôt Quartodecimàins Epiph.
8c Anthropomorphites. Ils celebroient la pâque le l0*
quatorzième de la lune comme les Juifs ; prétendant
que c’étoit l’ancienne coûtume de i’égliiè ; &
pour le prouver, alleguoient le livre des conftitu-
Tome I I I . P