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----------- ■— avec autorité , & lui perfuada de le biffer retourner
A n . 3 j y. ^ pon églife. Les Ariens s’en plaignirent, & les eunuques
de leur parti prefferent tant l’empereur, qu’il
écrivit encore à Ofius avec menaces & d’une maniéré
injurieufe : lui nommant les autres exilez -, & lui reprochant
qu’il étoit le feul qui lui refiftât ; quelquefois
auffi il le flatoit & le nommoit fon pere : car il
lui écrivit plufieurs lettres. Ofius demeura ferme,
Sc répondit à l’empereur par cette lettre.
Ofius à l’empereur Conftantius , falut en N . S.
J ’ai confeflé la première fois dans la perfecution
fous Maximien votre aïeul. Si vous voulez auffi me
perfecuter , je fuis encore prêt à tout fouffrir, plutôt
que de répandre le fang innocent, 8c de trahir
la vérité -, 8c je renonce à votre communion fi vous
écrivez & menacez de la forte. N ’écrivez donc' plus
a in fi, ne fuivez pas la doêlrine d’A r iu s , n’écoutez
pas les Orientaux, 8c ne croïez pas Urface 8c Valens.
Cp n’eft pas tant contre Athanafe qu’ils parlent,
qu’en faveur de l’herefie. Croïez-moi, Conftantius,
je fuis votre aïeul par l’âge. J ’étois au concile de Sar-
dique , quand vous nous aiTemblâtes tous , vous &
votre frere Confiant d’heureufe mémoire. J ’invitai
moi - même les ennemis d’Athanafe à venir dans
l’églife où je logeois , pour dire ce qu’ils fçavoient
contre lui : les exhortant à ne rien craindre & a n’attendre
qu’un jugement équitable : Je ne le fis pas
une fo is , mais deux : leur offrant, s’il ne vouloient
pas que ce fut devant tout le concile , du moins
de me le dire à moi feul -, & promettant s’il fe trou-
voit coupable, que nous le rejetterions abfolumentr
L i v r e t r e i z i e ’m é . *455,
en cas qu’il fe trouve innocent, difois-je , & qu’il ,
vous convainque de calomnie : fi vous ne voulez A n . 3 J r i ”
pas le recevoir, je lui perfuaderai de venir avec moi
en Efpagne. Athanafe y confentoit : mais ils n’ofe-
rent , 8c refuferent également. Athanafe vint en-
fuite à votre cour à Antioche, quand vous l’eâtes
mandé ; 8c comme fes ennemis y étoient, il demanda
qu’on les appellât tous enfemble ou feparément:
afin qu’ils prouvaffent en fa prefence leurs accufa-
tions, ou qu’ils ne le calomniaffent plus en fon ab-
fence. Vous ne l’écoutâtes point ; 8c ils le refuferent
de leur côté.
Pourquoi donc les écoutez-vous encore ? comment
fouffrez - vous Valens & Urface, après qu’ils
fe font retraitez & ont réconnu par écrit leur calomnie
; car ils ne l’ont point fait par force comme
ils prétendent : ils n’ont point été preffez par
des foldats , votre frere n’y a point eu de part. On
nen ufoit pas de fon temps, comme l’on fait aujourd’hui
: à Dieu ne plaife. Eux-mêrhes de leur
bon gré vinrent à Rome , & écrivirent en prefence
de 1 eveque & des prêtres : aïant auparavant écrit
à Athanafe une lettre d’amitié 8c de paix. S’ils prétendent
avoir fouffert violence : s’ils reconnoiffcnt
que c’eft un mal : fi vous ne l’approuvez pas : ne le
faites donc pas : n’écrivez point & n’envoïez point
de comtes ; rappeliez les exilez, pour ne pas exercer
de plus grandes violences que celles dont vous
vous plaignez. Car qu’eft-ce que Confiant a fait de
feinblable ? quel évêque a été exilé ? quand a - t ’il
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