
6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
colomnes, c’cft à-dire un periftyle : & encre les colomnes
étoit un treillis de bois, eniorte quelesgaleries
étoiencfermées, mais à jour. Là s’arrêcoient
ceux qui avoient encore befoin des premières inf-
truibions. Au milieu de la cour 8t vis-à-vis de l’entrée
d e l’églife , étoient des fontaines qui donnoient de
l’eau en abondance, afin que l’on ie pût laver avant
que d’entrer , 8c pour être des fymboles de la purification
fpirituelle. Ayant pafle la cour ontrouvoit
le portail de l’églife ouvert auifi vers l’Orient par
trois portes : celle du milieu étoit beaucoup plus
haute 8c plus large que les deux autres; fes battans
étoient de cuivre avec desliaifons de fe r, ornez de
fculptures agréables. Par cette principale porte on
entroit dans lanefou le corps de la baiîlique, 8c par
les autres dans les bas cotez ou galeries, qui l’accom-
pagnoient de part 8c d’autre ; 8c au-deifus defquelles
étoient des fenêtres fermées feulement de treillis de
bois d’un ouvrage délicat avec divers ornemens.Car
dans les païs chauds les vitres ne font pas d’ufage.
La bafilique étoit grande 8c élevée , foûtenuë de
colomnes beaucoup plus hautes que celles du periftyle.
Le dedans écoit bien éclairé 8c brilloit de
tous cotez, orné des matières les plus precieufes 8c
des ouvrages les plus exquis. Elle étoit pavée de
marbre en très-beaux compartimens ; couverte de
c edre, que le voifinage du Liban fourniifoit en
abondance. Au fond on voyoit des trônes, c’eft-a-
diredesfieges fort élevez , pour les prêtres 8c pour
l’évêqiie au milieu d’eux. Ces fieges étoient difpo-
fez en demi cercle qui enfermoit l’autel par derriçre
; car i ln ’y cn avoir qu’un feul : eniorte que l’évê-
que dans les prières regardoitle peuple en face, 8c
étoit rourné à l'Orient. Le lanôtuaire étoit fermé au
peuple par une baluftrade ou treillis de bois orné
de fculptures d’une délicateffe admirable; 8c tout le
refte de la bafilique étoit rempli de bancs rangez a-
vec un grand ordre.Des deux cotez en dehors étoient
de grandes fales 8c d’autres pièces deftinées pour les
catecumenes, comme le bapuftere Sc les lieux où
on les inftruifoit. On peut auiïi compter entre ces
pièces, la diaconie, lafacriftie, la fale d’audiance 8c
d’autres femblables nommées en d’autres églifes.
Ces pièces avoient des portes de communications ,
pour entrer dans la bafilique par les bas cotez. L’églife
ainfi accompagnée étoit enfermée d’une muraille,
pour la féparer de tous les lieux profanes.
Àladédicace de cette églife deTyrEufebeévê- *«/•*■
quedeCefaréeenPaleftine, ôcfuccefleur d’Agapius
prononça un Panégyrique devant un grand peuple
8c en prefence deplufieursévêques, à qui iladreile
la parole, particulièrement à Paulin évêque de la
ville-, vieillard venerable 8c fon ami particulier^ Il
commence en ces termes : O amis de Dieu 8c pontifes
qui portez la làinte tunique , 8c la couronne ce»
leftede gloire , qui avez l’onèlion divine 8t la robbe
facerdotale du S. Efprit. Ces paroles femblent montrer
que deflors les évêques portoient quelques ornemens,
au moins dans les églifes ; d’autant plus
qu’il eft fouvent parlé de leur couronne. Il s’étend
cnfuite fur les merveilles de Dieu, qui leur étoient
connues, non pas par le rapport de leurs peres, mais