
An. 316,
Euf. ibid. 3 j .
Socr. 1 . c. 18.
Soxom, ibid.
ïbid• 6,3 6*
Socr• i t e . 18 .
f . $ 7 .
176 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e *
tirer des lieux fecrets où elles étoient cachées. Les
particuliers craignoient pour eux Ôc pour leurs familles,
s’ils reftoient à la volonté de l'empereur;
les prêtres 8c les gardiens des temples n’oioient s’y
oppofer, fe voyant abandonnez de la multitude ; 8c
les émiflaires de l’empereur mettant à part pour le
faire fondre , ce qu’il y avoit d’or 8c d’argenc, laif-
foienc aux idolâtres ce qui reftoit d’inutile, il prit
foin de détruire entre les autres, quelques temples
les plus odieux. En un lieu nommé Aphaque fut
une des hauteurs du mont Liban, 8c près du fleuve
Adonis, étoit un temple deVenus, bâti à l’é cart,
ôc loin de tout commerce. On difoit qu’à un certain
jour, en vertu d une certaine invocation, un
feu femblable à une étoile tomboit du fommec de
la montagne 8c fe perdpic dans le fleuve, 8c que
c ’étoic Venus Uranie ou Celefte. Ce temple en effet
étoit un école d’impureté , où des hommes efféminez
ôedes femmes abandonnées commettoient toutes
fortes d’ abominations, fous pretexte de religion;
8c cela impunément, parcequ’aucun homme grave
n’ofoit leulement y paffer. L’empereur fit abattre
ce temple depuis les fondemens par la main des loi-,
datsqu'il y envoya, ôclelieu fuepurifié.
A Ege en Cilicie étoit un temple fameux d’Efcu-
lape, où l’on difoic que fouvent il apparoiffoit à ceux
qui dormoienc, 8c gueriffoic toutes fortes de maladies
; les peuples le regardoienc comme un dieu fau-
veur, les fages même d’entre les payens en pu-
blioient les merveilles. Conftantin fit encore ruiner
ce temple de fond en comble par fes foldats; en forte
L i v Re ONz i e ' me .’ 177
qu’il n’en refta pas de veftige. En Egypte les païens
attribuoient à leur dicuSerapis l’innondation duNil,
qui fait la fertilité du pays, parce que la colomne
qui fervoit à la mefurer, étoit dans le temple de
cette idole. Conftantin l’ayant fait transférer dans
l’églife d’Alexandrie, les païens difoienr qüe le Nil
ne monteroit plus à caufe de la colere de Serapis ;
mais l’année fuivante 8c toutes les autres,il monta
à l'ordinaire.
En Ciiicie il y avoit un fameux oracle d'Apollon
Pythien, dont l’empereur fit abattre le temple de
fond en comble. Alors un grand nombre de païens
ouvrirent les yeux, connoilfant la vérit é de leur religion;
plufieurs devenoient Chrétiens, plufieurs mé-
prifoient au moins ce qu’ils refpeôtoient auparavant,
voyant ce que cachoit la belle apparence des
temples 8c des idoles. On y trouvoit ou des os Ôc des
tetes de morts détournées pour des opérations m agi-.
ques, ou de falles haillons ; ou des monceaux de
foin 8c de paille; car c’étoit ce qui remplifloit le
creux des idoles. On ne trouvoit dans les parties les
plus fecretes des temples, ni dieu qui rendît des oracles,
comme on avoit Gru, ni de démon, ni fantôme
tenebreux. Il n’y avoit caserne fi obfcureSc fi profonde,
ni fanétuaire fi fermé, où ceux que l’empereur
envoyoit, 8c les foldats même ne penetraffent
impunément ; on reconnoifloit l’aveuglement qui
regnoit depuis tant de fiecles.
A Heliopolis de Phenicie les païens adorateurs Soc- s8*
deVenus avoient leurs femmes communes, 8cpro-
ftituoieat leurs filles aux paffans , comme par droit
Tome UI, Z