
4 0 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lui die un jour : Vous voïez que je fuis prêt d’accom-
349- pjir tout ce que je vous ai promis : mais j’ai auffi une
grâce à vous demander. C ’eft que de tant deglifes
qui dépendent de vous, vous en laiffiez une à ceux
qui ne font pas de votre communion. Athanafe répondit
: Il eft ju fte , Seigneur, de vous obéir : mais
puifque dans cette ville d’Antioche il y a auifi des
gens qui fuient la communion de ceux qui ne font
pas dans nos fentimens ; je demande pour eux la même
grâce, qu’ils aient une églife où ils puiifent s’af-
fembler en liberté. La proposition parut jufte à l’empereur
: mais les Ariens ne furent pas d’avis de l’accepter.
C a r, difoient-ils, notre do&rine ne fera pas
grand progrès à Alexandrie tant qu’Athanafe y fera :
au contraire fi nous fouffrons que les Euftathiens s’afi
femblent librement à Antioche : leur grand nombre
paroîtra, & ils entreprendront quelque chofe. Il vaut
donc mieux demeurer comme nous fommeS. En effet
, ils voïoient que bien qu’ils fuifent maîtres des
églifes , & qu’une grande partie du peuple catholique
s’y aifemblât avec eux ; les catholiques ne laif-
foient pas de témoigner la diverilté de leur créance,
sup. ». ij. dans laconclufion des pfeaumes,en difant : Gloire
au Pere & au Fils & au faint Efprit ; & non pas comme
les Ariens : Gloire au Pere par le Fils. Leonce
n’ofoit l’empêcher : mais il en voïoit bien la confe-
quence -, &c difoit en touchant fes cheveux blancs :
Quand cette neige fera fondue , il y aura bien de la
boue : pour marquer la divifion du peuple, qui écla-
teroit après fa mort. L’empereur renvoïa donc faint
Athanafe fans lui demander autre chofe. Il renvoïa
en même temps Marce l à A n c y re & Afclepas à G age.
Afclepas fu t reçû agréablement : mais à A n c y re comme
il fallut chaifer B a file , il y eut de grands troubles,
qui furen t occafion de nouvelles calomnies contre
Marcel.
S. A than a fe continuant fa route vers l’E g y p t e ,
travailloit par toutes les v illes où il pafToit, à ramener
les évêques qui s’étoient écartez de la dodlrine du
confubftantiel. I l étoit reçu diverfement : fes amis
fentoient une jo ïe p u re , quelques-uns avoient honte
de leur conduite, ou fe repentoient d’a vo ir écrit contre
lu i ;d ’autres cachoient leurs fentimens. En paifant
à Laodicée de S y r ie , il fu t reçu par A p o llin a ire lecteu
r, qui étoit orig in aire d’A le x an d r ie . Son pere qui
en étoit n a t if & portoit le même n om ,a v o it d’abord
enfeigné la grammaire à B e r y te , puis à Laodicée où
il s’étoit marié , &c a voir eu ce f i l s , qui s’étoit auffi
appliqué avec fuccès aux lettres humaines ; & enfei-
gn o it la rethorique. Ils éto ien t tous deux dans le
clergé : le pere p rê tre , le fils leéfeur dès le temps de
le v ê q u e T h eo d o te prédeceifeur de G e o r g e , qui te-
noit alors le fiége de Laodicée . Saint Athanafe aïant
vû ce jeune h om m e , le prit en affeétion pour fes
bonnes qualitez ; car il avoir un grand efprit naturel
& bien cu ltiv é par les lettres'. L ’év êqu e George ,
qui étoit A rien en fu t irrité : regardant comme un
crime d’être en communion avec A thanafe. A in fi
ilch a fla honteufement de l ’é g life A p o llin a ire , l ’ac-
eufant d'a voir en cela v io lé les canons. I l rappella
encore une ancienne faute qu’Apôllinaire avoir e ffacée
par la penitence. D u temps de l’évêque T h é o -
A n . 3453^.
Socr.11. c. 2).
Sozom. m . c. 1 4 .
l ii .
Commencemens
d’Apollinaire.
Thilojiârg. n i .
c. IX.
Sozom. v ï . c. 2$.
Socr. s i , c. 45»