
A n . 356.
p. 690. A.
p. 689. Dy
X X T I I .
Lettre de S. Athanafe
aux évêques
d’Egypte.
4 7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nafe iniîfta qu’au moins lui ou Maxime prefet d’E gypte
lui en écriviiTent : mais ils ne le voulurent
point faire, ni même dire poiîtivement qu’ils agif-
foient par ordre de l’empereur._ Saint Athanafe crut
donc avoir droit de fuppofer qu’ils n’agiifoient que
de leur chef à la follicitation des Ariens : voïant en
effet qu’ils en avoient toûjours une troupe autour
d’eux , qu’ils les faifoient manger à leur table, & délibéraient
avec eux de tout ce qu’ils devoient faire.
Le péril manifelte où il expofoit fon églife , s’il l’a-
bandonnoit à la merci des fferetiques, le rendoit fi
ferme dans la refolution de n’en point fortir. *
. Le peuple d’Alexandrie avec les prêtres ôc la plus
grande partie de la v ille a llè r e n t trouver Syrien,
& le prièrent d’écrire à Athanafe pour marquer fon
pouvoir , ou de ne plus troubler les affemblées, jufques
à ce qu’ils euffent envqïé des députez à l’empereur.
Après qu’ils eurent infifté long-temps, Syrien
voïant que la priere étoit raifonnable , leur pro-
tefta parla vie de l’empereur, qu’il en uferoit ain-
fi. C ’étoit en prefence du préfet Maxime , du notaire
Hilaire , des deux compagnies d’officiers, du
duc ôc du préfet'; ôc le prytanis magiftrat de la'ville
demeura dépofitaire de cette parole , qui fut donnée
le dix-huitiéme de Janvier l’an 356. ôc fur laquelle
le peuple continua de s’affembler fans inquiétude.
Cependant faint Athanafe écrivit une lettre circulaire
aux évêques d’Egypte & de Lybie , pour les
encourager contre la periecution des Ariens. Il marque
ainfî le fujet de fa lettre : J ’ai appris certainement
que quelques. Ariens affemblez ont fait un
écrit touchant la foi , qu’ils veulent vous envoïer
pour le fouferire : menaçant de faire bannir quiconque
le refufera ; ôc ils ont déjà commencé à inquiéter
les évêques de ces quartiers. Cet écrit des
Ariéns étoit peut-être la lettre de l’empereur Conftantius
, qu’ils propoferent au concile de Milan l’année
precedeifte : peut - être auffi avoient - ils fait
quelque confeffion de foi à Antioche , lorfqu’ils y
ordonnèrent George évêque d’Alexandrie. Quoiqu’il
en fo it , faint Athanafe prétend que cette tentative
y ife à deux fins. L ’une, dit-il, de couvrir par
vos fignatures la honte du nom d’A r iu s , & de ne
paraître pas fuivre fes erreurs : l’autre d’obfcurcir le
concile de Nicée, ôc d’effacer la foi qui y a été eX-
pofée.
Cette variation continuelle des Ariens & ces fréquentes
formules montrent clairement leur i&r.o-
rance ôc leur mauvaife foi. Car , ou ils écrivent fans
fujet, ou à deffein de foûtenir l’herefie, ôc de la cacher
par des termes équivoques, n’ofant la deffen-
dre ouvertement. Mais ce qui découvre leurs fenti-
mens, c’eft qu’ils reçoivent & favorifent les Ariens
les plus déclarez : comme Seconde de Pentapole,
George-de Laodicée , Leonce l’eunuque, CJrface
Valens ôc les autres que le concile de Sardique a dé-
pofez. C ’eft par ce même motif qu’ils ont fait évêques
des gens venus de fort loin ôc inconnus aux peuples
, comme Cecropius de Nicomedie & Auxencc
de Milan, parce qu’ils étoient propres à foûtenir leur
herefie.
A n . 3yi.
Orat. 1. in A r.
p. 183.
Ibid. p. 287. D.
Supi n. X 7 i .
Athan. orat. 1.
tnfir. p. 188.
p. 28*.