
i$)£ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de la captive une ambaiTade au nom de toute la
nation à l’empereur Conftantin. On lui expofe la
chofe, Sc on le prie d’envoyer des évêques pour
achever l’oeuvre de Dieu. Il les envoya avec honneur,
& fentit plus de joïe de cette conyerfion
que d’une grande conquête. Rufin qui rapporte
encore cette hiftoire , dit l’avoir apprife à Jeru-
falem de Bacurius, homme très-pieux & très-fince-
re, qui après avoir été roi de cette nation, étoit de- Sotr. i . c. î o . 1 . I . . '
v.vakf.ad venu chez les Romains comte des domelhques, Sc
jo l f a i 1 duc des limites de la Paleftine du tems de l’empereur
Theodofe.
Rippda-Arius Après la mort de fainte He lene , l’empereur
&_<rEufcbe Conftantin témoigna une tendreiTe particulière à fa
s a / .i .p . 'n . foeur Çonftantia veuve de Licinius, comme pour fe
slcrT.f.'z^!'7' conloler de la perte de leur mere commune. Conf-
tantia avoit grande confiance en un prêtre qui fa-
vorifoit fecretement le parti d’Arius. il fut long-
tems fans lui en parler mais quand il fe fut allez
établi dans fa familiarité , il commença peu à peu
à lui infinuer qu’on avoit rendu Arius odieux injuf-
tement, que for» évêque jaloux de PaftcêKon que
le peuple lui portoic, avoit fait éclater fon inimitié
particulière, il répéta fi fouvent de femblables dif-
cours qu’il gagna l’efprit de Çonftantia. Elle tomba
malade de la maladie dont elle mourut, Sc dans
les vifites que lui rendoit l’empereur fon frerepour
la confoier Sc lui parler de pieté , on dit qu’elle lui
demanda pour derniere grâce de prendre confiance
en ce prêtre, & d’écouter ce qu’il lui diroit pour
fon falut. Pour moi, difoit-elle, étant prête à for-
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tir du monde je n’y ai plus aucun intereft ; mais je
crains pour vous, que les fouffrances des innocens
exilez n’attirent la ruine de votre état. Conftantin
perfuadé de la bonne intention de fa foeur Sc de
ion affeèlion pour lu i, donna libre accès à ce prêtre,
prit confiance en lu i, Sc après l’avoir écouté,
crut qu’Arius pouvoit être calomnié, Sc lerappella
de fon exil. Il rappella aulfi Eufebe de Nicomedie ,
Maris & T h eo gn is , après qu’ils eurent envoyé aux
principaux évêques une retra&ation par écrit en
ces termes: Ayant été condamnez par votre pieté
fans connoiflancedecaufe, nous devons foufïrir en
patience votre jugement; mais de peur de donner
nous-mêmes par notre filence un pretexte aux calomnies
: Nous déclarons que nous convenons de
la f o i , Sc qu'ayant examiné le fens du mot de
confubftantiel, nous fommes entièrement portez
à la paix, n’ayant jamais fuivi l’herefie. Mais après
avoir reprefenté pour la tranquilité des églifes ce
quinous venoit dansl efprit, Sc avoir perfuadé ceux
que nous devions fatisfaire, nous avons foufcrit à
la profeifion de foi. Il eft vrai que nous n’avons
par foufcrit a 1 anatheme, non que nous trouvions
a dire a la profeifion de foi ; mais parce que nous
ne croïons pas que l’accufe fut tel que vous pen-
fiez, étant affurez du contraire par les lettres qu’il
nous avoit écrites , Sc par ce qu’il nous avoit dit de
fa bouche. Mais fi votre faint concile l’a ctû coupable,
nousnenous oppofons pas à votre jugement,
nous y acquiefçons, Sc nous vous affinons par cet
écrit de notre confentement. Non que nous ayons
B biij '
Socr. l.c . 14,
S0z.0m.11.ci6,
& ib id Valef.
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