
------- vers l ’O c c id e n t , il n’y a vo ir plus de com munion
A n . 3 4 7 . avec les heretiques : l ’églife y étoit pure , confervant
la dodtrine qu elle a vo it reçue de fes p e re s , fans dif-
putes ni d iv ifio n s . I l eft v rai qu’Auxence évêque de
M ilan , U rfa ce & V a len s s’efforçoient d ’établir l'A -
rianifme : mais le pape & les autres évêques leur re-
fifto ien t foigneufement. L a co n fu fio n é to it plus
grande en Orient. On d ifp u to it fur le confubftan-
tiel : plufieurs n ’écoient cboquez que du m o t , & ne
s’opiniâtroient à le combattre , que parce qu’ils s’ y
étoient engagez d’abord. D ’autres à fo rc e de difpu -
ter s’étoient fa it une telle habitude de penfer ce q u ’ils
fo û te n o ien t , qu’ils ne pouvoient plus changer d’o p in
io n : d’autres frappez de l ’in convenient des d ifp u -
tes , tomboient dans celui d’une complaifance excef-
fiv e , & prenoient l ’un ou l’autre p a r t i, fé lon que le
crédit ou l’amitié les attiroient c d’autres méprifant
ces difputes comme f r iv o le s , fu ivo ien t paifiblement
la fo i de N ic é e . Le plus grand nombre y é toit attaché
: particulièrement les moines, qui commençaient
alors à reluire par une fainteté éclatante.
XLin. C eu x que le conc ile de Sardique a vo it con d am -
Ariens.enceS , nez redoublèrent leurs violences.- Les clercs d ’A n -
f . f z t c d. S°1“ ' drinople ne voulurent point communiquer avec
eux quand ils y paiTerent, les regardant comme des
fu g itifs & des coupables. Ils s’en plaignirent à l ’empereur
C o n fta n t iu s , & firent couper la tête à dix
laïques emploïez à la fabriqu e des armes q u i étoit
en cette v ille ; & cela par le miniftere de P h ila g re ,
qu i a vo it été fa it comte encore une fo is . On vo ïo it
L i v r e d o u z i e ’m e . 383
devant la v ille les tombeaux de ces martyrs : car
l’églife les honore comme tels l’onziéme de Février ,
avec fain t Lucius leur é v êq u e , qui mourut auili pour
cette caufe. C om me il parloit contre les Ariens avec
une grande liberté , & refutoit leur herefie , ils le
firent charger de deux chaînes de fer , qu i le te-
noient par le col & par les m a in s , & l’envoïercnt
ainfi en e x il où il mourut : on les foupçonna même
d’a vo ir avancé fa m o rt. Ils firent bannir un évêque
nommé D io d o re : apparemment celui de T e n e d o s ,,
qui fo u fc r iv it au concile de Sardique. Ils perfecute-
rent O lym p iu s d’Enos & Th eod ule de Trajanapolis,.
tous deux en T h ra c e . L ’empereur furpris par les calomnies
d’E u iè b e , les a vo it déjà condamnez par écrit
à être bannis de leurs villes & de leurs é g life s , & punis
de mort par tout où on les trouveroit : ils le firent
fouvenir de cet o rd re , & en pourfuivirent l ’exe-
eution.
Ils firen t en vo ïer dans la haute L ib y e les d eu x
évêques qui les a vo ien t quittez à S a rd iq u e , A riu s &
Afterius : l ’un de Petra en Paleftine , l’autre de Petra
en Arab ie -, & leur e x il fu t accompagné de mauvais
traitemens. C om me ils en vo u lo ien t particulièrement
à fa in t Athanafe , ils firent releguer en A rm é nie
deux prêtres & trois diacres d’Ale xandrie : ils firent
écrire de garder les ports & les entrées des v i l les
: de peur que faint A than a fe ne fe fe rv ît de la
permiifion de re tou rn e r, que le concile lui donnoit:
ils firent même écrire aux juges d’Ale xandrie , que
fi Athanafe ou quelques prêtres qu’ils n om m o ien c,,
croient trouvez dans la v ille ou dans fon “territoire
A n . 3 4 7 .
Ibid. p. §'2Io
Sozotn. t i . c. 2,'«